GENÈSE
La fiche
Réalisé par Philippe Lesage – Avec Noée Abita, Théodore Pellerin…
Canada – Drame, romance – Sortie : 10 avril 2019 – Durée : 130 mn
Synopsis : La naissance des premières amours ébranle trois adolescents dans le tumulte de leur jeunesse. Alors que Guillaume tombe secrètement amoureux de son meilleur ami, sa demi-sœur Charlotte quitte son petit ami pour s’essayer à des rencontres plus libres. A la genèse de ces histoires, dans un camp de vacances, le jeune Félix connaît son premier émoi…
La critique du film
Les premiers amours sont faits d’incertitude, de frustration et de chagrin. Avec Genèse, Philippe Lesage explore les arcanes du sentiment amoureux à travers trois récits distincts. Avec sensibilité et délicatesse, le film se focalise principalement sur deux d’entre eux, Guillaume et Charlotte, admirablement incarnés par Théodore Pellerin (Juste la fin du monde) et Noée Abita (Ava), demi-frère et sœur dont il décrit les difficultés qu’ils éprouvent pour naviguer dans un monde qui ne leur offre aucune certitude.
La désinvolture arrogante de Guillaume s’efface progressivement à mesure que ses sentiments envers son meilleur ami Nicolas se développent, devant accepter bien malgré lui que cela pourrait être de l’amour. De deux ans plus âgée, mais tout aussi déboussolée, Charlotte entretient une relation sérieuse avec Maxime mais cet amour qu’elle croyait certain et éternel est mis en péril par la difficulté à lui imaginer un futur trop lointain. Quand son compagnon lui propose de rester ouvert au fait de « voir » d’autres personnes, Charlotte commence à chercher l’amour chez d’autres hommes, pas toujours recommandables.
La confusion des désirs
Entre sa candeur adolescente et sa noirceur dramatique, Genèse joue les équilibristes, le plus souvent avec réussite, et se raccroche à la simplicité des mots, des gestes et des regards. Avec ses couleurs vives et sa mise en scène posée, le film raconte les questionnements autour du désir amoureux et sexuel, la peur du regard des autres et l’affirmation de soi en société, les promesses des premières rencontres, et évoque, enfin, la persévérance et l’espoir en des temps troublés. Et cet optimisme se retrouve dans un dernier acte indépendant, alors que le jeune Félix (Édouard Tremblay-Grenier, déjà présent dans Les démons), qui participe à une colonie de vacances, écrit une lettre à la Béatrice, une jeune fille du camp qui lui manifeste un certain intérêt.
Comparés aux émotions plus éreintantes de Guillaume et Charlotte, les sentiments naissants de Félix et Béatrice nous apparaissent avec innocence et douceur et ce premier flirt, qui conclue le film, lui offre un épilogue réconfortant, contraste ultime au péril de l’affection auquel les cœurs téméraires se soumettent pour convoiter ses grâces les plus intenses. Et, peut-être, une façon pour Lesage de nous rappeler qu’au Commencement Dieu a créé l’Amour.
