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CARTE BLANCHE | Eric Judor

Carte blanche est notre rendez-vous bi-mensuel pour tous les cinéphiles du web. Deux fois par mois, Le Bleu du Miroir accueille un invité qui se penche sur un grand classique du cinéma, reconnu ou méconnu. Pour cette treizième occurence et afin de nous porter chance, nous avons choisi de tendre la plume à l’inimitable Jean-Baptiste M., plus connu derrière le pseudonyme Dzibz chez les amis de Cinématraque. Répondant à notre invitation, celui-ci a décidé de nous écrire une petite lettre pour parler d’un amour de jeunesse jamais renié : Eric Judor.   

Carte blanche à… Jean-Baptiste M.

Salut Le Bleu du Miroir,

C’est sympa de me donner la parole, d’autant plus que je suis un peu vénère, ces temps-ci. D’une part parce que Noël est arrivé alors que je n’avais pas encore fini les Ferrero Rocher de l’an passé, et d’autre part parce que tout fout le camp. Les gens, cette entité me permettant de me placer au-dessus comme tout critique ciné se respectant un tantinet et portant, de fait, des chaussettes de couleur, ne savent plus ce qui est drôle.

N’est-ce pas super énervant, ce culte actuel de la punchline agressive ? Ne fais-tu pas toi aussi partie de l’association des mecs vénères parce que leur voisine geint tous les soirs devant Cyril Hanouna derrière des murs bien peu isolants (asso plus connue sous le nom d’AMVPQLVGTLSDCHDDMBPI) ?

Où puis-je donc me placer, moi qui ne jure que par Eric et Ramzy ? Historiquement, le cul entre 25 chaises.

Tu m’as filé une Carte Blanche en me demandant de réhabiliter quelqu’un, quelque chose qui me tient à cœur. J’ai donc choisi Eric Judor. Mais je n’ai aucune idée d’auprès de qui je dois le réhabiliter.

Auprès des snobs qui refusent de se bidonner devant La Tour Montparnasse Infernale ou H ? Auprès des beaufs qui ne savent pas apprécier Steak ou Platane ?

Le problème d’Eric Judor, c’est en fait qu’il faut le réhabiliter auprès de la terre entière, mais il l’a bien cherché… 

D’ailleurs, lorsque je l’avais interviewé (pardon mais il fallait que je case ce début de phrase), je lui avais avoué mon fanatisme absolu pour ses débuts au cinéma. J’étais gamin, j’avais adoré La Tour Montparnasse Infernale. Il me faisait la comparaison de lui avec Dumb & Dumber, ça faisait sens. Je lui faisais ensuite part de ma fascination pour Steak. Il me répondait : « ah ouais, du grand train des fans tu as sauté dans le tout petit wagon ». Il faut dire que Steak, c’est l’objet le plus difficile à aimer qu’il m’ait été donné de voir au cinoche ces dernières années. C’est d’ailleurs le sujet même du film : une comédie que l’on ne peut comprendre, parce qu’elle utilise l’humour du futur, nous étant pour le moment inaccessible.

Sa métaphore SNCF, c’était sur le ton de la vanne, mais il y avait des soupçons de regrets. Ce qui me fascine avec Eric, c’est qu’il est lui-même son plus grands fan, extrêmement clairvoyant sur sa carrière. De fait, ils n’a pas d’interdit. Ils tourne plein de merdes pour en parallèle créer des objets chelous. Et de ces merdes il se sert comme autant d’escabeaux. Platane, à ce jour sommet de son oeuvre, capitalise sur cette carrière en dents de scie, légitime des choix douteux de rôles, hisse je cite « l’humour de gogole » au rang de performances d’acteurs.

La carrière d’Eric Judor ne cesse jamais de se répondre à elle-même, de faire des pieds de nez à tout le monde. Chaque choix de rôle est devenu une performance en soi. Le voir camper un génie dans la sombre bouse qu’est Aladin, c’est s’assurer d’une hilarante référence ultérieure dans une série, un film ou sur un plateau télé. Eric Judor est passionnant à voir évoluer de film en film. Depuis H, il trimbale un personnage de menteur dragouilleur un peu bêta de film en série, rendant chaque truc auquel il participe passionnant.

Bientôt, on découvrira La Tour 2 Contrôle Infernale. Je ne vous raconte pas l’état d’excitation dans lequel je suis actuellement. Je ne saurais mieux vous conseiller que de regarder la saison 2 de Platane pour apprécier le film à sa juste valeur. En réalité, je ne saurais mieux vous conseiller que de tout regarder ce à quoi Eric Judor a participé avant de vous attaquer à ce second opus, parce que chaque détail compte. Et c’est peut-être ça, d’ailleurs, ce qui fait que d’aucuns mésestiment tant le talent du mec.

Jean-Baptiste M. 

PS : J’avais oublié de mettre un timbre à ma lettre. Quelques semaines plus tard, je me relis avec la boule dans la gorge. C’est que je sors La Tour 2 Contrôle Infernale. Je t’avais demandé, LBDM, de me laisser le temps de voir le film pour éventuellement retravailler mon texte en cas de changement à y apporter en aval dudit visionnage. Le modifier maintenant serait prendre en compte ce film dans le parcours de Judor, ce que je ne ferai pas, tout comme j’omets volontairement Double Zéros ou Les Daltons. Autant de trucs qui ne justifieraient pas du tout une carte blanche de ma part. Donc maintenant, on attend fort Platane, saison 3 !




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