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ARTHUR NEWMAN

3
Tristounet

Wallace Avery ne supporte plus sa vie. Divorcé et insatisfait en amour, il a même laissé la distance s’installer entre lui et son fils. Il opte alors pour une solution radicale : il met en scène sa propre mort, s’achète une nouvelle identité – Arthur Newman – et met le cap sur son paradis personnel – Terre Haute dans l’Indiana – où il espère pouvoir devenir golfeur professionnel. Car pour avoir droit à une deuxième chance, Wallace estime qu’il lui faut se glisser dans la peau de quelqu’un d’autre. Mais ses plans sont remis en question quand il croise la route de Michaela Fitzgerald qu’il découvre sans connaissance au bord de la piscine d’un motel.

Arthur Newman, un homme nouveau ?

Fraîchement accueilli outre-atlantique, Arthur Newman sort en France en ce début de mois de mai. Porté par deux acteurs talentueux, Colin Firth (A Single man, Le discours d’un roi) et Emily Blunt (Ma meilleure amie sa soeur et moi, Looper), son pitch plutôt classique pouvait cependant laisser espérer un drama sensible sur la quête et de l’acceptation de soi. Wallace, homme divorcé à la vie misérable, décide de tout plaquer en simulant sa propre mort pour tout recommencer sous l’identité d’Arthur, professeur de golf. Si les deux interprètes principaux sont plutôt justes dans leurs rôles respectifs, la magie n’opère jamais et les cent minutes que dure le film paraissent aussi longues que passablement déprimantes.

Beaucoup de choses ne fonctionnent pas dans ce premier long-métrage du new-yorkais Dante Ariola. Ce road-movie initiatique teinté de romance souffre avant tout d’un manque d’âme et de profondeur criant, empêchant le spectateur de rentrer en empathie avec deux personnages principaux insuffisamment fouillés. Si Wallace/Arthur n’est guère loquace et traîne un air penaud qui finit par irriter, Charlotte/Mike ressemble, elle, à une petite biche larmoyante devenant tour à tour klepto rebelle, dépressive néo-gothique et cambrioleuse de charme déambulant en lingerie. Ainsi persiste la fâcheuse impression que les deux acteurs ne croient guère en cette escapade identitaire finalement assez superficielle.  

Assommée par son humeur mélancolique et sa mise en scène aussi proprette que mollassonne, le mélo de Ariola n’attendrit pas plus qu’il n’amuse. Si leur petite aventure évite (heureusement) le piège du feel-good movie et des rebondissements délurés ou improbables, l’intrigue manque manifestement de sincérité et d’épaisseur. Le scénariste tentera vainement de l’enrichir avec un arc narratif absolument inutile autour du fils et de la petite amie abandonnée.

Le constat est alors bien regrettable : le périple existentiel de ces deux brebis égarées ne suscite que l’indifférence (malgré son tandem cinégénique) jusqu’à son dénouement naïf et peu inspiréUn mélodrame absolument quelconque porté par deux interprètes en roue libre qu’on attendra de retrouver chez Woody Allen (pour l’un) et chez Doug Liman (pour l’autre).

La fiche
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ARTHUR NEWMAN
Réalisé par Dante Ariola
Avec Colin Firth, Emily Blunt, Anne Heche
Etats-Unis – Mélodrame, Romance
7 mai 2014
Durée : 101 min




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