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XAVIER DOLAN | Rétrospective musicale

Tom fait le voyage de Montréal jusqu’à un trou paumé pour les funérailles de son compagnon. Une fois arrivé, il s’aperçoit que la mère du défunt ignorait son existence et l’homosexualité de son fils. Francis, le frère aîné du disparu, force Tom à mentir sur les liens qui l’unissaient à son frangin. Commence alors un jeu de dupes malsain.

À l’occasion de la sortie de Tom à la ferme en salles qui annonce un nouveau virage artistique de Xavier Dolan, petit retour sur les séquences phares et inoubliables de ses trois premiers films, en images et en sons. Ajustez le volume sonore et la luminosité, appréciez ces quelques moments de fulgurance relevant quasiment du génie. 

J’ai tué ma mère (2009)

Titre évocateur, relation conflictuelle entre une mère et son fils. Premier film du jeune prodige québécois et première claque. Disputes dans le « char », départ fracassant de la maison, exil en pension, premiers ébats amoureux et confidences face-caméra. Une scène musicale incontournable : la coucherie festive entre Xavier Dolan et son compagnon. 


Les amours imaginaires (2010)

Assumant pleinement ses déviances esthétisantes et son plaisir mélomane, Xavier Dolan nous offre un triangle amoureux sur fond de Dalida rappelant autant Wong Kar-Waï que Pedro Almodovar. Ralentis, caméra rapprochée au plus près des corps qui déambulent langoureusement dans la rue… Monia Chokri se fait belle. Francis et Marie se rendent à leur rendez-vous… Bang bang. 

Les deux amoureux transits ne lâchent pas des yeux leur Apollon (Niels Schneider). Jalousie, rivalité, désir et sensualité, évocations divines et séquence hypnotisante. The Knife vous emporte dans un déferlement visuel qu’on ne se lasse plus de regarder en boucle. 

La jalousie n’est plus latente, la frustration explose au grand jour et les deux amis/rivaux en viennent aux mains sous le regard amusé (ou agacé) du principal intéressé. Le point de non-retour ?


Laurence Anyways (2012)

Film-fleuve racontant l’histoire d’amour impossible entre un homme ayant choisi de changer de sexe et une femme qui fera tout pour l’aider dans sa démarche (quitte à le perdre), ce troisième film offre deux grands moments musicaux. Xavier Dolan redonne vie au très culte Fade to grey. Non, ce n’est pas le dernier défilé Dior, c’est du (bon) cinéma.

Second passage incontournable du film, les deux amants se retrouvent plusieurs années plus tard pour une escapade hors du temps. Les vêtements pleuvent sur le rythme entêtant de Moderat. Moment de grâce duquel rayonnent Suzanne Clément et Melvil Poupaud. À consommer sans modération.

Tom à la ferme marque ainsi un tournant dans la filmographie de Xavier Dolan qui met son talent de cinéaste au service d’une mise en scène resserrée autour des personnages et de ce quasi huis-clos étouffant. En salles depuis aujourd’hui, comment avez-vous vécu ce virage artistique et épuré du jeune cinéaste canadien ? N’hésitez pas à donner votre avis sur ce nouveau film de et avec Xavier Dolan mais aussi Pierre-Yves Cardinal (lire notre entretien) et Lise Roy. тном ряи.




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Squizzz
9 années il y a

Je me suis refait récemment la filmo de Xavier Dolan, mais cette rétrospective me redonnerait presque envie de me la refaire encore une fois !
« J’ai tué ma mère » : que de maîtrise pour un premier film réalisé si jeune, mais qui possède aussi l’insouciance et l’irrévérence d’un film d’ado. Et que j’aime cette scène de la peinture !!!
« Les amours imaginaire » : que dire si ce n’est que ce film me touche en plein cœur à chaque fois. Et que de répliques cultes (« Elle peut bien parler avec son look de sbire du Capitaine Spock ! Moi au moins j’ai pas l’air d’une pétasse assoiffée d’un Manhattan désuet – Oui mais ta robe est légèrement anachronique »)
« Laurence Anyways » : début de la maturité pour Dolan avec un film plus ambitieux qui se veut avant tout être une grande fresque sur un amour impossible.

« Tom à la ferme » est un virage dans la filmo de Xavier Dolan, notamment en terme de style, mais finalement pas tant que ça. Il s’approprie juste les codes d’un genre pour sonder une fois de plus les rapports humains et aborder des thèmes qui lui sont chers : rapports amour/haine, difficulté à communiquer, sentiments refoulés, homosexualité, intolérance…

Squizzz
Répondre à  Thomas Périllon
9 années il y a

Je ne pense pas que Dolan ait oublié son style. Il arrive quand même à placer une chanson au début du film ! Et si son style est plus épuré, il n’en reste pas moins assez construit et je trouve qu’on y retrouve quand même sa patte. C’est intéressant qu’il montre qu’il peut faire autre chose, qu’il ne se cantonne pas à un registre, qui aurait pu être lassant à la longue. J’aime tous ses films, et mon préféré reste le plus mal aimé « Les Amours imaginaires », mais je trouve l’évolution de sa filmo vraiment intéressante. Et puis « Mommy » voit le retour d’Anne Dorval et Suzanne Clément au casting, ce qui ne peut-être qu’un bon signe !

Bruno31100
Bruno31100
9 années il y a

en espérant que MOMMY soit plus gai(voir gay)et motivant que TOM A LA FERME et aussi piquant que LAURENCE ANYWAYS

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