ROYAL AFFAIR
Danemark 1770. La passion secrète que voue la reine Caroline Mathilde au médecin du roi, l’influent Struensee, va changer à jamais le destin de la nation toute entière. Royal Affair relate une page capitale de l’histoire danoise, oubliée des manuels français. La relation amoureuse et intellectuelle entre Caroline Mathilde et Struensee, fortement influencée par les philosophes des Lumières, Rousseau et Voltaire en tête, conduira au renversement de l’ordre social établi, et annoncera les révolutions qui embraseront l’Europe vingt ans plus tard.
Critique du film
Avec A Royal Affair, Nikolaj Arcel signe un film historique remarquablement construit, qui s’attache à un épisode méconnu mais décisif de l’histoire danoise : l’influence des idées des Lumières au sein de la cour au XVIIIᵉ siècle. À travers la figure de Johann Friedrich Struensee, médecin éclairé devenu le proche conseiller du roi Christian VII, le récit met en lumière la collision entre pensée progressiste et pouvoir monarchique, entre raison et obscurantisme.
Le film retrace l’ascension fulgurante de Struensee, interprété par un Mads Mikkelsen charismatique et nuancé, qui parvient à conjuguer rigueur intellectuelle et sensibilité humaine. Sa relation passionnée avec la reine Caroline-Mathilde — incarnée par une Alicia Vikander époustouflante, révélation éclatante du film — devient le vecteur de cette infiltration des Lumières au cœur même du pouvoir royal. Leur liaison, à la fois intime et politique, se déploie comme un drame amoureux et une bataille idéologique.
La mise en scène de Nikolaj Arcel, classique dans sa forme, séduit par sa précision et son efficacité. La reconstitution historique, sobre et élégante, évite l’ornementation inutile pour mieux se concentrer sur la force des dialogues et la complexité des personnages. Le scénario s’attache à montrer comment un idéal de progrès peut se heurter à la rigidité des structures politiques, à la méfiance des élites et à la manipulation des passions populaires.
Si la narration épouse parfois les codes du drame académique, elle n’en reste pas moins captivante, trouvant son apogée dans un dernier acte tragique et bouleversant. L’épilogue, implacable, rappelle que toute avancée politique et sociale s’accompagne de sacrifices, et que les idéaux des Lumières, porteurs d’émancipation, se sont souvent heurtés à la violence de l’ordre établi.
A Royal Affair s’impose ainsi comme une fresque historique passionnante et émouvante, portée par des interprètes au sommet et par une mise en scène qui, sans révolutionner le genre, restitue avec force et clarté un moment charnière de l’histoire européenne.
ROYAL AFFAIR
Réalisé par Nicolaj Arcel
Danemark – 82 mn – Drama historique
Avec Mads Mikkelsen, Alicia Vikander
21 Novembre 2012
Dernière mise à jour 7 septembre 2025 par Sam Nøllithørpe ⚲ TP
J’ai adoré… Mixte parfait entre thriller politique et romance, cette dernière loin d’être mièvre grâce à des personnages tous assez ambigus… 3/4 et pas loin d’être encore au-dessus 🙂
Nous sommes d’accord 🙂
Moi aussi, j’ai beaucoup aimé et Mads Mikkelsen est « chou » tout plein. Mon billet paraît demain.
Et voilà le billet en question, que j’approuve : http://dasola.canalblog.com/archives/2012/11/29/25660327.html
[…] ressemble tant à un grossier pêché d’orgueil. Seule Alicia Vikander, déjà sublime dans Royal Affair, s’en sort avec les honneurs – elle est le petit rayon de soleil du film. Joe Wright […]
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