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AYA ET LA SORCIERE

Une aventure qui se déroule en Angleterre.

Critique du film

Cela faisait six ans (si on excepte la co-production du sublime La Tortue rouge) que le studio Ghibli n’avait pas sorti un film, c’est dire si Aya et la sorcière était attendu. Le film intriguait d’autant plus qu’il s’agit de la première réalisation du studio en animation numérique.

Sur ce point, disons-le tout de suite, le film est loin d’être au niveau d’une production Pixar. Si les décors sont plutôt réussis et travaillés dans les détails, l’animation à proprement parler pèche un peu. Les mouvements manquent de fluidité et les textures de finesse. Le travail sur la couleur, avec une palette qui devrait ravir le jeune public, est par contre lui bien présent, respectant la tradition du studio.

Aya et la sorcière semble s’imposer comme le Kiki la petite sorcière de Goro Miyazaki, qui signe ici son troisième film, après l’inégal Les Contes de Terremer et le superbe La Colline aux coquelicots. Les deux films partagent beaucoup, à commencer par leurs héroïnes faites de la même détermination et de la même intelligence, et qui se retrouvent dans leur envie de s’initier à la sorcellerie et dans leur amitié avec un chat noir qui parle. Mais surtout les deux œuvres ont le même public cible : les enfants. Ne cherchez pas de seconde lecture, le but d’Aya et la sorcière est de divertir et contenter le jeune public avant tout.

Adaptation d’un livre de Diana Wynne Jones (dont le studio Ghibli s’était déjà inspirée pour Le Château ambulant), le film raconte l’histoire d’Aya, une jeune fille qui a grandit en orphelinat. Un jour elle se voit adoptée par une sorcière qui en fait son esclave. Mais Aya est bien décidée à s’initier à la magie pour prendre le pouvoir et retrouver sa liberté.

Aya a peut-être moins de charme ou de poésie que Kiki, mais le film s’inscrit peut-être plus dans l’air du temps, avec ses parenthèses rock et surtout son héroïne pas farouche. Malicieuse, parfois insolente, mais non moins attachante tant elle dégage de drôlerie et de fraîcheur enfantines, Aya a toute sa place dans la longue galerie des personnages féminins de Ghibli. Elle affiche autant un girl power qu’un kid power, au point qu’il apparaît difficile de ne pas retomber en enfance et s’enthousiasmer ou s’émerveiller en suivant ses péripéties magiques, par ailleurs débordantes d’un humour qui nous renvoie à certains films d’Isao Takahata (Mes voisins les Yamada, Pompoko).

Si le virage technique n’est pas encore bien maîtrisé, on oublie rapidement cette lacune devant le bonheur enfantin que procure Aya et la sorcière, qui n’a par ailleurs pas perdu en chemin l’esprit si particulier du studio Ghibli.

Bande-annonce

18 novembre 2021 (Netflix) – De Goro Miyazaki




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