SMASHING MACHINE
Dwayne Johnson est Mark Kerr, légende du MMA des années 90, surnommé « The Smashing Machine » tandis qu’Emily Blunt incarne son épouse, Dawn Staples.
Critique du film
Pour la première fois, Benny Safdie réalise un long métrage sans son frère Joshua, avec lequel il avait formé le duo de cinéastes indépendants américains le plus réjouissant des années 2010. Laissant derrière lui l’énergie survitaminée de Good Time ou d’Uncut Gems, il brosse le portrait d’un champion de MMA sans aspérité, qui provoque très vite l’ennui.
Le générique de fin déclare que tout le monde connaît désormais le nom des champions de MMA. Au cas où celui de Mark Kerr ne vous dise tout de même rien, il s’agissait du numéro un mondial à la fin des années 1990, correspondant à la période de plein essor de cette discipline. Sa place lui a valu le surnom « The Smashing Machine », que l’on pourrait traduire par « machine de broyage ». Rappelons aussi que le MMA (pour Mixed Martial Arts) est un mélange de tous les sports de combat. Sa radicalité consiste à réunir toutes les techniques d’arts martiaux différents : ceux qui s’affrontent peuvent venir de la boxe, du kung-fu ou encore du karaté et utiliser tous les coups autorisés par chacun de ces arts martiaux. Mark Kerr, lui, vient du catch.

Benny Safdie a été visiblement porté par une envie de rendre hommage à l’abnégation de Mark Kerr, totalement fasciné par sa figure. Il prend des coups et se relève, déclare ne jamais perdre et craque quand cela arrive, tombe dans la dépendance aux médicaments et cherche à surmonter ses douleurs. Tout cela donne une forte impression de déjà-vu, tant dans le parcours en soi que dans le traitement qui en est fait. Les scènes de combat sont aussi répétitives que les scènes de ménage qui opposent Mark à sa compagne (Emily Blunt), dévouée à son mari tandis que lui reste tout entier tourné vers son sport. Cela n’évoluera pas beaucoup.
On aurait aimé ne pas avoir à réduire le film à une pâle copie du parangon du genre auquel on pense sans arrêt, The Wrestler de Darren Aronofsky (2008), qui racontait la déchéance d’un ex-champion de catch au comportement autodestructeur. Benny Safdie nous donne pourtant des raisons de considérer la comparaison. Outre le fait qu’il raconte également l’histoire d’un lutteur en prise avec ses démons et addict à son sport, il emploie une même caméra portée et adopte aussi un grain à l’image. Mais ici, les plans ne visent pas l’immersion documentaire, ils sont enrobés par un verni léché et une musique doucereuse constante. Le corps cassé de Mickey Rourke était bien plus passionnant à observer que celui de Dwayne Johnson, montagne de muscles assez peu expressive.
Bande-annonce
Avec Dwayne Johnson, Emily Blunt
Mostra de Venise 2025 – Compétition






