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ANTOINETTE DANS LES CEVENNES

Des mois qu’Antoinette attend l’été et la promesse d’une semaine en amoureux avec son amant, Vladimir. Alors quand celui-ci annule leurs vacances pour partir marcher dans les Cévennes avec sa femme et sa fille, Antoinette ne réfléchit pas longtemps : elle part sur ses traces ! Mais à son arrivée, point de Vladimir – seulement Patrick, un âne récalcitrant qui va l’accompagner dans son singulier périple…

Critique du film

Inspirée par son propre chemin de reconstruction qui l’avait faite disparaitre des radars, Caroline Vignal conçoit une comédie qui prend la route comme métaphore de quête intime, portée par une énergie résolument féminine. Antoinette (Laure Calamy), institutrice pétillante, entretient une liaison avec Vladimir, le père marié d’une de ses élèves. Quand leurs vacances ensemble tombent à l’eau, elle décide sur un coup de tête de le suivre sur le « chemin de Stevenson », célèbre itinéraire cévenol. Mais ce qui devait être une escapade amoureuse se transforme en un voyage initiatique, au cours duquel elle devra surtout apprendre à se trouver elle-même.

Comme l’écrivain écossais au XIXᵉ siècle, parti avec un âne pour compagnon, Antoinette se découvre une âme sœur inattendue : Patrick, un âne gris obstiné qui ne se laisse amadouer que lorsqu’elle lui confie ses doutes et ses échecs sentimentaux. Ce tandem improbable fonctionne à merveille et l’animal devient le miroir des désirs contrariés et des trébuchements amoureux de l’héroïne, tout en insufflant une fantaisie irrésistible. La comédie se nourrit de ce décalage entre un cadre grandiose et le comique de situation qui naît de la maladresse, des confidences ou de la simple obstination de Patrick.

Mais au-delà du rire, c’est l’émotion qui affleure. Laure Calamy livre une performance éclatante, mélange de fragilité et de vitalité, qui fait d’Antoinette une figure profondément attachante, tour à tour vulnérable et solaire. Elle porte le film de bout en bout, donnant à cette aventure bucolique une dimension universelle : celle de la résilience et de la liberté retrouvée. Sans prétendre rivaliser avec les grands récits métaphysiques du cinéma animalier, Antoinette dans les Cévennes assume sa légèreté, porté par une sincérité désarmante et un humour qui ne faiblit jamais. Une véritable bouffée d’air frais bienvenue après ces nombreuses semaines confinées.

Bande-annonce

16 septembre 2020 – De Caroline Vignal

Avec Laure Calamy, Benjamin Lavernhe et Olivia Côte.

Dernière mise à jour 17 septembre 2025 par Sam Nøllithørpe ⚲ TP