film du mois_AVR23

BILAN | Les meilleurs films du mois d’avril 2023

CHAQUE MOIS, LES MEMBRES DE LA RÉDACTION VOUS PROPOSENT LEUR FILM PRÉFÉRÉ LORS DU BILAN DU MOIS, CELUI QU’IL FALLAIT DÉCOUVRIR À TOUT PRIX EN SALLE OU DANS VOTRE SALON (SORTIES SVOD, E-CINEMA…). DÉCOUVREZ CI-DESSOUS LES CHOIX DE CHAQUE RÉDACTEUR DE LE BLEU DU MIROIR POUR LE MOIS D’AVRIL 2023.

Le choix de Thomas Périllon

THE QUIET GIRL / ABOUT KIM SOHEE

Deux belles découvertes cinématographiques sont arrivées ce mois-ci sur nos écrans. La première, venue d’Irlande, suit une fillette de neuf ans confiée à des parents éloignés lors d’un été où elle va progressivement découvrir la bienveillance et la douceur dont elle a jusqu’alors toujours manqué. The Quiet Girl de Colm Bairéad séduit par son élégance et la délicatesse. La seconde, mise en scène par Jung July, place le culte de la performance est au coeur de son récit qui dénonce les dérives ultralibérales plaçant les plus vulnérables dans une impasse où, pour survivre, il convient de s’accommoder de méthodes oppressantes et déshumanisées. Avec About Kim Sohee, la cinéaste coréenne signe une radiographie alarmante d’une société en souffrance et d’une jeunesse sous pression.

Le choix de Florent Boutet

Loup & chien de Claudia Varejão

Avec Loup & Chien, Claudia Varejão réalise un film queer lumineux, enchâssé dans des traditions insulaires qui se superposent avec le besoin impérieux de liberté de toute une jeunesse qui se cache pour exister. Luis et Ana, amis inséparables, représentent deux idées et deux réactions à une société hostile : rester coûte que coûte ou s’envoler vers un ailleurs plus libéral. Ce beau portrait d’une adolescente en pleine éducation sentimentale émerge au sein d’un mois d’avril où le cinéma queer nous a livré outre Loup & Chien, le très beau Blue Jean de Georgia Oakley, prolongement dans le nord de l’Angleterre de ce rappel à la difficulté d’exister quand on est une femme lesbienne dans une société ultra conservatrice comme celle du Royaume Uni de Margareth Thatcher en 1989.

Le choix de François-Xavier Thuaud

Alma viva de Cristèle Alvès Meira

Avec son premier long métrage la réalisatrice franco portugaise s’empare d’un sujet très personnel pour signer un film ample et ambitieux qui tutoie la tragédie et flirte avec le réalisme magique. Elle dépasse la simple chronique estivale et saupoudre une tragi-comédie familiale de motifs ethnologiques où la sorcellerie désarçonne les certitudes. On est suspendu aux grands yeux de Salomé, 9 ans, qui se découvre des pouvoirs inattendus et voit s’éloigner les rives insouciantes de l’enfance.

Le choix de Marie Serale

The Quiet girl de Colm Bairéad

Dans l’Irlande rurale des années 1980, nous plongeons dans le quotidien de Cáit, une jeune fille négligée par sa famille et envoyée pour l’été chez des parents éloignés. Dans le splendide The Quiet Girl, Colm Bairéad filme les émotions avec pudeur, de la plus profonde blessure à la naissance d’un amour lumineux et nécessaire. La jeune Catherine Clinch interprète avec grâce une jeune fille silencieuse, dont les regards et les gestes valent mieux que mille mots. Tourné en langue gaélique, The Quiet Girl est d’ailleurs le tout premier film irlandais à avoir été nommé aux Oscars.

Le choix d’Antoine Rousseau

About Kim Sohee de Jung July

Pour son deuxième long métrage, Jung July frappe fort en s’emparant de l’un des faits-divers sud-coréens les plus retentissants de ces dernières années. Le spectateur assiste à la longue descente aux enfers de la jeune Kim Sohee, envoyée par son école en stage dans un call-center. Sans concession, la réalisatrice filme un monde du travail régi par des logiques de marché et de performances absurdes qui prouvent que l’Homme n’a pas appris grand-chose depuis Les Temps modernes de Chaplin (1936 !). Si la structure en deux mouvements laisse entrevoir des limites d’écriture évidentes, le sujet est malgré tout traité avec une réelle sensibilité, en plus d’être servi par deux comédiennes bouleversantes : Bae Doona et Kim Sieun.

Le choix d’Adrien Roche

Chien de la casse de Jean-Baptiste Durand

Parmi les meilleurs films français de ce début d’année, Chien de la casse met en scène la vie de Damien et Miralès (et de son chien Malabar) dans leur petit patelin du sud de la France. Humour, authenticité et pudeur s’entrechoquent dans le premier long-métrage de Jean-Baptiste Durand. Le cinéaste dépeint l’amitié toxique entre deux jeunes adultes à la relation fraternelle. Éloge de la simplicité et de l’ambition, Chien de la casse est porté par l’éblouissante performance de Raphaël Quenard. Le comédien élargit sa palette et dévoile la richesse de son jeu, sans jamais éclipser Anthony Bajon, tout aussi juste dans sa représentation du maillon faible de cette relation dominant-dominé. Immanquable.




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