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XENIA

6
Assez bon

A la mort de leur mère et à l’aube de leur majorité, Dany et Odysseas, deux frères albanais, voient leur droit de séjour en Grèce remis en question. Ils partent alors à la recherche de leur père grec pour récupérer ce qu’il leur doit : leur nationalité et leur argent.

Odyssée fraternelle

Le voyage de ces deux frères à peine sortis de l’enfance et en quête de leur identité répond à la situation actuelle d’une Grèce en crise et en perte de repères. Les héros du film vont ainsi traverser un pays en plein clivage, où les hôtels désaffectés côtoient les maisons modernes des nouveaux riches, où les jeunes vivent de petits boulots mais rêvent de devenir des stars, et où le racisme et le nationalisme sont en pleine expansion. La xénophobie, thème majeur du film, se met ainsi régulièrement en travers de la route des deux frères. Et l’intelligence du réalisateur Panos H. Koutras est d’utiliser cette xénophobie latente pour justement transformer la quête de nationalité grecque de Dany et Odysseas en un voyage initiatique à la recherche d’eux-mêmes et de la cultivation de leurs différences. Jusque dans son titre, Xenia véhicule ainsi un beau message de tolérance, d’ouverture et de rapprochement des êtres, à l’image de ces deux frères au départ opposés mais qui finissent par suivre la même route.

Le film doit d’ailleurs beaucoup à ses deux personnages principaux, loin des archétypes desquels on peut au départ les rapprocher. Dany, homosexuel très queer, accro à son enfance et aux sucreries, est doté d’une détermination et d’un courage sans bornes, y compris lorsqu’il s’agit de faire face aux insultes et d’affronter ses agresseurs. Odysseas, le grand frère plus réfléchi et adulte, peut quant à lui tout lâcher sur un coup de tête et a gardé intacts ses rêves d’enfant. Parce qu’ils se rejoignent dans leurs différences, le duo fonctionne parfaitement, chacun trouvant sa place, chacun apprenant de l’autre et chacun guidant l’autre. Même si Dany en impose un peu plus en raison du côté outrancier du personnage.

Sur la forme, Panos H. Koutras emprunte d’ailleurs beaucoup à la démesure de Dany. Si c’est le plus souvent réussi, il frôle cependant par moment la surenchère, comme par exemple lors du climax final qui aurait gagné à être plus canalisé, moins brouillon. Mais l’humour du film, les envolées oniriques et poétiques (le fil rouge du lapin notamment, avec son magique twist central) et ses numéros chantants et dansants sont tellement savoureux qu’on ne regrette pas d’avoir pris son billet pour cette odyssée fantasque à travers la Grèce d’aujourd’hui.

La fiche

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XENIA
Réalisé par Panos H. Koutras
Avec Kostas Nikouli, Nikos Gelia, Yannis Stankoglou…
Grèce – Comédie dramatique
18 Juin 2014
Durée : 128 min




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bruno31100
bruno31100
9 années il y a

vu cet am: oui, mais un peu trop de longueurs, de clichés…on finit par ne plus savoir quelle est vraiment leur quête; qui est vraiment le papa ? dommage que le lapin se transforme en peluche doudou d’enfance; 2h c’est trop pour une fin en queue de poisson; lol

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