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TERMINATOR 2 : LE JUGEMENT DERNIER

En 2029, après leur échec pour éliminer Sarah Connor, les robots de Skynet programment un nouveau Terminator, le T-1000, pour retourner dans le passé et éliminer son fils John Connor, futur leader de la résistance humaine. Ce dernier programme un autre cyborg, le T-800, et l’envoie également en 1995, pour le protéger. Une seule question déterminera le sort de l’humanité : laquelle des deux machines trouvera John la première ?

Hasta la vista, bébé !

1991, il y a donc 27 ans. À la fois si loin et si proche. 27 ans semblent une éternité, pourtant il y a des séances qui marqueront à jamais certains spectateurs. Ce fut mon cas avec Terminator 2, découvert à l’âge de 11 ans.

Il faut se rappeler à quel point ce film était attendu. Après le succès colossal de Terminator premier du nom, une suite semblait couler de source. Mais Cameron et ses idées de visionnaire dingo rendaient totalement impossible la mise en œuvre de ce qu’il avait en tête à l’époque, puisqu’il était alors logistiquement impossible de donner corps au T-1000. Il aura donc fallu patienter sept ans avant de pouvoir de retrouver le T-800 et découvrir John Connor adulte. Sept ans, soit une éternité à l’échelle d’Hollywood.

D’un point de vue plus personnel, Terminator 2 tient une place prépondérante dans mon histoire : j’avais 11 ans à sa sortie en octobre 1991, et le film étant interdit aux moins de 12, l’idée de devoir attendre encore une année entière constituait un véritable supplice. Mais c’était sans compter sur l’espièglerie de ma grand-mère adorée, qui força le passage dans ce petit cinéma de Saint-Ouen pour permettre à son petit-fils d’assister malgré tout à la séance. Encore aujourd’hui, je me surprends régulièrement à imaginer, le sourire aux lèvres, ce qu’elle avait bien pu penser d’un film situé à l’extrême opposé de son univers culturel de l’époque – plutôt constitué de Columbo et de Pascal Sevran.

Revenons au film en lui-même. Considéré alors comme le film le plus cher de l’histoire du cinéma, Terminator 2 est clairement un film d’un autre temps. Un temps où les effets spéciaux servaient l’histoire et non l’inverse, un temps où les trucages numériques étaient d’autant plus saisissants qu’ils étaient rares et disséminés tout le long de 150 minutes remplies à ras bord de moments de bravoure. Car Cameron, en véritable homme de défi, avait décidé de faire de son film pas seulement un blockbuster parmi tant d’autres ; non, il s’agissait pour lui signer LE blockbuster de tous les blockbusters, un ride épique aux séquences d’action hallucinantes et doté d’effets spéciaux qui étaient (alors) de l’ordre du jamais vu.

Terminator 2
Car après la réussite du « Pseudopode » liquide d’Abyss en 1989 (sur lequel les équipes d’ILM s’étaient littéralement arraché les cheveux), il s’agissait ici de créer un cyborg non pas métallique, telle que cette vieillerie qu’est le T-800 incarné par Arnold, mais un cyborg liquide, capable de s’adapter à son environnement et de changer de forme et de visage à volonté. Les possibilités offertes par un tel personnage protéiforme permettront à Cameron, toujours aidé d’ILM, de créer quelques-uns des effets spéciaux les plus marquants de l’histoire du cinéma. Si tous ne sont pas parfaits, leur impact n’a pas diminué et à chacune des transformations du T-1000, le spectateur (qu’il soit nostalgique ou non) est obligé d’écarquiller les yeux tel un enfant de 5 ans découvrant pour la première fois un magasin de jouets.

Mais l’intérêt de T2 n’est donc pas qu’à chercher du côté de son utilisation des effets numériques ; car l’histoire en elle-même est une passionnante continuation de ce qui avait été mis en place dans le film originel, avec tout ce qu’il faut de paradoxes temporels pour bien nous retourner la tête. Avec tout de même une grosse nouveauté par rapport au film de 1984 : le T-800 est désormais du côté des gentils (à deux ou trois rotules explosées près). L’idée n’avait pas plu à tout le monde à l’époque (un cyborg qui fait des blagues et tape des high-five !), mais nous sommes en 1991 et il est alors presque contractuellement impossible pour Schwarzenegger d’incarner un personnage maléfique. On peut le regretter, mais la relation que cela créé avec le jeune John Connor, le T-800 faisant désormais figure de père de substitution, permettra à la fin d’atteindre des cîmes d’émotions quasi inespérées.

Alors rien que pour m’avoir fait ressentir toutes ces émotions, pour m’avoir fait découvrir le sens des mots « grand spectacle » et pour m’avoir permis d’implanter en moi encore un peu plus le virus du cinéma, merci James Cameron.

Et surtout, merci Mamie.




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