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SÉLECTION | Les films à voir en mars 2023 sur Ciné+

Chaque mois, en parallèle de notre agenda ciné, la rédaction vous propose une sélection de films à voir ou revoir sur les chaînes de Ciné+ et sur MyCanal. Films inédits sur petit écran, rediffusions, films de patrimoine et rétrospectives, voici notre shortlist du mois de mars 2023.

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L’histoire de ma femme

Le 4/03 sur Ciné+

D’une facture classique, ce nouveau film d’Ildiko Enyedi ne manque pas de charme et d’audace malgré tout. Sa composition éclatée en moments plus ou moins éloignés les uns des autres, comme une succession de lettres ou de nouvelles, apporte du rythme et de la vie. L’autrice joue avec la capacité à faire douter le spectateur sur la vérité de qui est montré. Il est assez délicieux de voir la perversité de Lizzy à jouer avec son époux, et au regard de la réalisatrice qui ne la juge jamais vraiment, nous amenant à penser dans un final tragique, qu’elle fut plus qu’une simple manipulatrice et une caricature. Beau personnage au contraire, Lizzy reste une enigme, jamais vraiment là où on croyait la trouver, notamment dans le cœur d’un Jakob désabusé. – FB

Premier contact

Le 4/03 sur Ciné+

Premier contact parle avant tout de communication, sous toutes ses formes : le dialogue avec soi, les discussions avec autrui (cf. la scène du trajet en hélicoptère qui s’amuse avec les voix étouffées s’échappant des casques des passagers), la tentative d’échanger avec l’inconnu, la nécessite de s’entendre avec ses homologues étrangers sur le terrain stratégique ou diplomatique… Premier Contact prône au final l’ouverture à l’autre en faisant primer l’attention portée à autrui sur la parole. En laissant l’écoute des autres mettre quiconque à l’abri des coups des autres. En somme, une leçon d’humanité et d’humilité. – FR

Les noces rebelles

Le 11/03 sur Ciné+

Alors que les couples se séparent désormais plus promptement dès lors que les chemins d’accomplissement de chacun deviennent incompatibles, Les noces rebelles interroge les idéaux existentiels au-delà du noyau conjugal, lorsqu’il s’agit – au cours de la trentaine – de réaliser la vie que l’on aspire à mener, les rêves qu’il devient raisonnable d’abandonner, les désirs qu’il est toujours temps de satisfaire et les frustrations ne peuvent être combattues. En 2009, Sam Mendes signait avec Les noces rebelles un second grand morceau de cinéma après American Beauty. Un drame conjugal, ambitieux, complexe et puissant, de cette trempe de films que l’on accueille individuellement, et dont on retire son propre sens sur l’amour, le pardon, la colère, l’enfermement, la solitude et l’impuissance. – TP

Le dernier duel

Le 15/03 sur Ciné+

La puissance du sujet traité est renforcée par une interprétation sans faille de l’ensemble des comédiens dont Matt Damon et Adam Driver, parfaits dans deux incarnations d’une certaine masculinité toxique. Mais c’est évidemment la superbe interprétation de Jodie Comer (vue récemment dans Free Guy) que l’on retiendra longtemps après la projection. La multiplicité des points de vue impose à la comédienne de changer par trois fois son jeu, ce qu’elle réalise avec une subtilité rare et jamais démonstrative. Il faudra attendre le dernier chapitre et le female gaze offert par la mise en scène et le script pour admirer l’incroyable palette de jeu de Jodie Comer dans une scène de procès absolument déchirante. Lady Marguerite rejoint de ce fait le panthéon des héroïnes féministes passionnantes d’un cinéaste qui n’aura eu de cesse de mettre en avant le féminin dans des films de grande ampleur. – AR

Illusions perdues

Le 23/03 sur Ciné+

Xavier Giannoli a trop questionné, dans ses films précédents, le mensonge et l’imposture pour ne pas puiser dans la trajectoire de Lucien de Rubempré une inspiration teintée de désenchantement. Le tourbillon ascensionnel du jeune poète porte en lui la gueule de bois que l’ivresse ne devance que par aveuglement. Le réalisateur situe sa fresque à mi chemin entre Milos Forman et Martin ScorseseIllusions perdues possède la sauvage ironie d’Amadeus et les fulgurances lyriques de Casino, le film relie ces deux pôles par un sentiment tragique qui, de la compromission à la corruption, aura triomphé avant même que de poindre. – FXT


Et du côté des classiques ?


 

Black rain

Black rain

Le 5/03 sur Ciné+

Deux policiers américains sont chargés d’escorter un yakuza qui va être extradé au Japon. Le prisonnier s’évade, lorsqu’ils arrivent à Osaka. Les deux américains doivent alors collaborer avec la police japonaise et se confronter au choc des cultures et des civilisations. Dans Black rain, on retrouve l’esthétique futuriste que Ridley Scott avait élaborée avec Blade Runner. Les personnages principaux joués par Michael Douglas et Ken Takakura incarnent des archétypes d’héros modernes, parfois faillibles mais profondément attachés à des valeurs fortes et à un code d’honneur, qu’il soit traditionnel ou individuel. Le film comporte de très belles scènes d’action, une ambiance sombre de film noir et une photographie de Jan de Bont de toute beauté. – EF

Diva (le 10/03) : 

diva beineix

Le 10/03 sur Ciné+

Jules, un jeune postier, effectue un enregistrement pirate d’une diva dont il admire le talent et qui ne s’est jamais laissé enregistrer. Mais le jeune homme a été observé et c’est le début d’une succession d’ennuis et de dangers qui le menace. Premier long-métrage de Jean-Jacques Beineix, Diva remporta un succès public après avoir raflé 4 César en 1982. Ses premiers pas avaient été assez compliqués, tant en termes d’entrées qu’en terme d’accueil critique. Il s’agit d’une œuvre profondément originale et marquante, plastiquement très réussie, aux personnages plus étranges les uns que les autres.   

Blade runner director’s cut

blade runner

Le 15/03 sur Ciné+

À Los Angeles, en 2019, Rick Deckard est chargé de stopper des réplicants, humanoïdes construits pour effectuer des tâches dangereuses, qui viennent de se révolter. Adapté d’un roman de Philip K. Dick, Les Androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?, mais s’en éloignant par de nombreux éléments, Blade runner constitue un très habile croisement entre la science-fiction et le film noir. Porté par la musique de Vangelis, envoûtante, hypnotique, les décors impressionnants de Lawrence G. Paull et un casting prestigieux avec en tête Harrison Ford et Rutger Hauer, ce film tourné en 1982 fit l’objet d’un Director’s cut en 2007. Cette version enrichit considérablement la vision et la compréhension d’une œuvre majeure du cinéma des années 1980. 

Mon oncle

mon oncle

Le 17/03 et le 31/03 sur Ciné+

Le petit Gérard apprécie beaucoup son oncle, Monsieur Hulot, personnage décalé et lunaire. Le père de l’enfant et beau-frère de Monsieur Hulot, souhaiterait trouver un métier à ce dernier pour l’éloigner de son fils. L’usine du père, comme la demeure familiale de ce dernier, vont être le décor de situations burlesques et absurdes, soulignant les travers d’une tendance à tout sacrifier au modernisme et aux apparences. Mon Oncle, troisième réalisation de Jacques Tati conjugue poésie, tendresse pour ses personnages et traits d’humour dévastateurs. Tout ça avec un déploiement d’inventivité visuelle et une bande-son qui joue un rôle particulièrement important. Une comédie intemporelle. 

Soirée spéciale Jacques Tati le 17 mars.

Bad boys

bad boys

Le 30/03 sur Ciné+

Troisième réalisation de Rock Rosenthal, qui avait débuté avec Halloween 2, Bad boys, qui n’a rien à voir avec le film homonyme avec Will Smith, réunissait Sean Penn, deux ans après ses débuts, et Esai Morales dans les rôles d’ennemis jurés qui se retrouvent incarcérés dans le même établissement pénitentiaire. L’un a tué accidentellement le frère de l’autre. Le second s’est vengé en violant la petite amie du chauffard. L’affrontement sera impitoyable. Très marqué années 1980 par sa bande son et son esthétique, Bad boys rejetait tout manichéisme pour dérouler une histoire forte, parsemée de scènes d’actions violentes et réalistes.  Un film dur et âpre, à la réalisation efficace et sèche. 




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