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SÉLECTION | Les films à voir en mars 2022 sur Ciné+

Chaque mois, en parallèle de notre agenda ciné, la rédaction vous propose une sélection de films à voir ou revoir sur les chaînes de Ciné+ et sur MyCanal. Films inédits sur petit écran, rediffusions, films de patrimoine et rétrospectives, voici notre shortlist du mois de mars 2022.

Les sorcières d’Akelarre

Le 8/03 sur Ciné+

Pablo Agüero livre le saisissant Les sorcières d’Akelarre où la révolte d’un groupe de femmes accusées à tort devient une hypnotisante danse d’empouvoirement. Un conte sidérant de beauté, une incantation féministe d’une troublante modernité. Notre film préféré du mois d’août dernier, déjà disponible sur Ciné+. 

Louloute

Le 16/03 sur Ciné+

Louloute permet d’entrevoir une forme d’ironie dans l’expression « au pays du lait et du miel », tant l’exploitation laitière et à fortiori la ruralité est désormais loin d’être synonyme d’abondance. Propice à la prise de conscience et à la désillusion, le film d’Hubert Viel s’inscrit dans ce pan du cinéma français qui se fait depuis longtemps l’écho des difficultés et des évolutions du travail agricole et des vies paysannes. Appuyé par l’interprétation réjouissante de Louloute et sa fratrie et celle, moins candide mais tout aussi touchante de ses parents – en particulier celle captivante de Laure Calamy – Louloute se démarque comme une œuvre autant sur la ruralité que sur la mélancolie comme un long rêve dont on peine à se réveiller.

Drunk

Le 21/03 sur Ciné+

Définitivement, l’alliance Vinterberg-Lindholm-Mikkelsen fait des merveilles. Hymne à l’amitié et récit de résurrection personnelle, Drunk est l’un des grands films de cette sélection #Cannes2020 et une grande œuvre sur l’anxiété et le désir d’exister. Quant à Mads Mikkelsen, il devient désormais superflu de le couvrir de superlatifs tant il porte le film de son immense carrure fêlée. Quelle intensité dans le regard, ce qui se lit sur ce visage…. ce sont des acteurs comme lui qui vous font aimer le cinéma passionnément.

De l’or pour les chiens

Le 23/03 sur Ciné+

Jouant des références pour inscrire d’emblée son héroïne dans une filiation assumée, De l’or pour les chiens ne manque pourtant pas de personnalité. Anna Cazenave Cambet signe un premier film surprenant de maîtrise, dont on retiendra une grande plasticité artistique (notamment due au talent du directeur de la photographie Kristy Baboul) au service d’un mouvement général d’une très grande ambition.

True mothers

Le 28/03 sur Ciné+

L’adoption, sous tous ses aspects, est le cœur de True Mothers, qui fait particulièrement briller ses actrices, Hiromi Nagasaku, la mère adoptive, et Aju Makita, la mère biologique. En tournant autour de ces deux femmes, chacune à tour de rôle racontant un même aspect de l’histoire, Kawase crée un labyrinthe de scènes toutes pointées vers ce petit garçon, Asato. Le sublime True Mothers de Naomi Kawase est une délicate mais déchirante fresque humaniste qui scinde son récit en deux pour mieux l’entremêler et vous saisir le cœur dans son dernier acte. Assurément l’un des plus beaux films de l’année 2021, si ce n’est le plus beau.


Et du côté des classiques ?


Midnight Express

Midnight express

Sorti en 1978, Midnight Express, adaptation assez libre du témoignage de William Hayes sur son emprisonnement en Turquie pour possession de haschich, suscita à l’époque de vives réactions et fut même taxé de racisme pour sa description, d’une violence rare, des prisons turques. Si Oliver Stone, scénariste du film, admit par la suite avoir accentué certains événements, Midnight Express a vite acquis un statut de film culte, notamment en France où il fut projeté sans interruption durant des années dans certaines salles parisiennes. Cet hymne à la liberté, marqué par son esthétique très soignée comme toujours chez Alan Parker, l’interprétation de Brad Davis et de John Hurt, mais aussi la musique de Giorgio Moroder, a gardé toute sa force. 

Le Grand blond avec une chaussure noire  Le grand blond

Parodie très réussie de film d‘espionnage, Le Grand blond avec une chaussure noire décrit une tentative de manipulation orchestrée par un grand ponte des services secrets, le colonel Toulouse afin de se débarrasser de son adjoint qui cherche à lui prendre sa place. Choisissant un inconnu au hasard, un violoniste joué par Pierre Richard, et faisant croire que cet homme s’avère être un dangereux espion, le colonel Toulouse – Jean Rochefort – va se jouer de son rival qui mord à l’hameçon et ce dernier va très vite se trouver déstabilisé par ce musicien gaffeur. Quels sont les secrets de cet homme insaisissable ? Grâce à l’humour bon enfant propre au cinéma d’Yves Robert et à un casting réunissant également Bernard Blier, Jean Carmet et Mireille Darc, le film remporta un énorme succès et entraîna deux ans plus tard, en 1974, une suite : Le Retour du grand blond, qu’on peut voir également en mars sur Ciné +. 

Snobs

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Troisième film de Jean-Pierre Mocky, Snobs annonçait déjà l’univers iconoclaste, délirant et atypique de ce trublion national disparu en 2019. Après la mort d’un directeur de coopérative laitière, noyé dans une cuve, quatre hommes se retrouvent bien placés pour le remplacer. Quatre hommes très différents par leurs profils, leurs caractères et qui seront autant de cibles pour Jean-Pierre Mocky qui, avec sa verve habituelle et son style inimitable, tirait alors à boulets rouges sur la bourgeoisie, la bigoterie et d’autres aspects de la nature humaine. Avec ce film Jean-Pierre Mocky nous offrait une galerie de personnages plus farfelus les uns que les autres, pleins de tics et de lubies campés par des acteurs savoureux : Michael Lonsdale, Francis Blanche ou Noël Roquevert notamment. 

Neige

Neige

Premier des deux films réalisés conjointement par Jean-Henri Roger et Juliet Berto – deux ans avant Cap Canaille – Neige prend place dans le Barbès et le Pigalle du début des années 1980, avec sa faune interlope et ses ambiances nocturnes magnifiées par le travail du chef opérateur William Lubtchansky. La mise en scène nous épargne tout voyeurisme, toute complaisance malgré l’aspect quasi documentaire de ce quartier où règnent la drogue et le sexe tarifé. Les personnages qu’interprètent Juliet Berto, Jean-François Stévenin ou Robert Liensol, particulièrement attachants, déambulent dans ce film qui prend sur le vif un quartier et une époque de façon unique. Un film devenu rare et à découvrir ou à revoir. 

Robocop

Robocop

Assassiné par un gang mais ressuscité pour être transformé en robot policier dans la ville de Detroit, gangrenée par une violence extrême, Murphy va faire régner l’ordre de façon tout aussi extrême. Réalisé par Paul Verhoeven juste après La Chair et le sang et dix ans avant Starship Troopers qui cultivera la même ambiguïté idéologique, Robocop constitue à la fois un divertissement jubilatoire par ses aspects spectaculaires mais aussi une réflexion sur la violence, le regard que nous portons sur elle et la façon dont nous pouvons être divisés à son sujet : à la fois révulsés et fascinés. Le tout avec un humour souvent très noir et une distanciation qui permet plusieurs lectures de ce film qui engendra suites et remake.




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