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SÉLECTION | Les films à voir en février 2023 sur Ciné+

Chaque mois, en parallèle de notre agenda ciné, la rédaction vous propose une sélection de films à voir ou revoir sur les chaînes de Ciné+ et sur MyCanal. Films inédits sur petit écran, rediffusions, films de patrimoine et rétrospectives, voici notre shortlist du mois de février 2023.

La Fracture

Le 24/02 sur Ciné+ et déjà sur MyCanal

À travers une approche quasi-documentaire, La Fracture filme l’implosion d’un hôpital sous tension, microcosme de la France toute entière en proie à la violence sociale. Crise des Gilets Jaunes, mais aussi lutte des classes, Adama Traoré et le manque de moyens de l’hôpital public s’entrecroisent et témoignent d’une France au bord du gouffre, avec pertinence. La caméra virevolte entre les lits, où l’on devine une multitude d’autres histoires, et offre de vrais moments de tension et d’angoisse efficaces. Dans un récit volontairement bordélique, Catherine Corsini parvient à aborder, le temps d’une nuit aux urgences, toute la fracture sociale de la France, avec une virtuosité qui force le respect. Drôle, tendu, et bouleversant, La Fracture rend sans doute le plus beau des hommages au personnel médical, toujours aussi maltraité. – AL

The rider

Le 11/02 sur Ciné+

The Rider est donc un film sur la vulnérabilité et sur la difficile tâche qui consiste à se reconstruire lorsque l’on se voit retiré ce qui constituait le moteur de sa vie. Brady le cowboy est même prêt à mourir pour garder son identité, et étant donné les risques encourus par son activité et sa désormais fragile condition, c’est tout simplement sa vie qu’il risque de perdre tout en voulant y trouver un sens. Avec un tel postulat, on pouvait redouter un film potentiellement doloriste et larmoyant ; c’est pourtant tout l’inverse qui se produit, Chloé Zhao confirmant son aptitude à conter une histoire de l’Amérique oubliée avec une extrême douceur, une grande délicatesse, et surtout une justesse du regard qui éclatait déjà dans son premier long-métrage. – FD

Drive my car

Le 06/02 sur Ciné+

Drive my car est une œuvre atypique qui joue beaucoup avec son spectateur, exigeante, jonglant d’une langue à l’autre, que ce soit le mandarin, le japonais ou même la langue des signes coréennes. Ryusuke Hamaguchi déploie un labyrinthe de sous-intrigues, comme les histoires d’Oto, qui lui vinrent après l’orgasme, plus étranges et exceptionnelles les unes que les autres, se prolongeant dans la vie des personnages, les poussant plus loin dans l’intime et l’abstraction. Long de trois heures, le film demande un effort intellectuel qui récompense le spectateur à chaque nouvel échange, au cœur d’un ensemble poétique sublime qui, s’il fait penser à ceux de Passion ou d’Asako, est beaucoup plus abouti et juste. – FB

Serre-moi fort

Le 20/02 sur Ciné+

Cinéaste du manque, (l’écrivain fantôme du Stade de Wimbledon), du trop plein (l’appartement saturé de livres de Mange ta soupe), et de l’impossible équilibre (l’ascenseur émotionnel de Tournée, la relation entre Barbara et son public), Mathieu Amalric ajoute avec Serre moi fort une nouvelle pièce, éclatante de sincérité, à une filmographie remarquable. Son cinéma n’en finit pas de remuer en nous des choses enfouies, intimes et essentielles, de celles qui nourrissent le grand métier de vivre. – FXT

Cahiers noirs

Cahiers noirs

Le 07/02 sur Ciné+

Le cinéma est rempli de films fantômes, d’images non tournées qui peuplent nos imaginaires. Cahiers noirs invente, à plusieurs reprises, des champs contrechamps qui font dialoguer, par la seule force d’évocation, l’ici et l’ailleurs, les vivants et les morts, le frère et la sœur. C’est précisément au coeur de ces espaces narratifs que le cinéma augmente la vie, s’engouffrant dans les interstices de la mémoire, comme le vent dans les voiles.

Quai d’Orsay

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Adaptation de la bande dessinée de Christophe Blain et d’Abel Lanzac, Quai d’Orsay constitue la dernière œuvre de fiction de Bertrand Tavernier. Il s’agit d’une comédie politique sur les arcanes du pouvoir et plus exactement ce qui se joue en coulisses, au Ministère des Affaires Etrangères, avec dans le rôle du ministre, très inspiré par Dominique de Villepin, un Thierry Lhermitte plutôt en verve, adepte maniaque du stabilo et secondé par un chef de cabinet aussi flegmatique et somnolent qu’un chat – Niels Arestrup – et un assistant débutant aussi zélé que dépassé par ce qu’il découvre – Raphaël Personnaz. Le rythme très enlevé fait penser à Howard Hawks, voire à certains cartoons pour l’aspect absurde. – EF

Millenium 

Millenium

Première adaptation du volume initial d’une série de romans policiers de Stieg Larsson, Millenium production suédo-danoise de Niels Arden Oplev n’a rien à envier à l’autre version réalisée plus tard par David Fincher. Avec son climat propre aux polars contemporains scandinaves – crimes sordides et intrigues politiques qui se rejoignent, vision sombre et crépusculaire de notre société – ce thriller violent et mené de main de maître remporta un vif succès tant critique que public et fit connaître le regretté Michael Nyqvist dans le rôle principal d’un journaliste courageux et intègre et Noomi Rapace en hackeuse à la fois vulnérable et déterminée. Le film bénéficie à la fois d’une intrigue complexe et d’une atmosphère oppressante à souhait. – EF


Et du côté des classiques ?


Ça commence aujourd’hui 

ça commence aujourd'hui

Dans ce film de Bertrand Tavernier de 1999, Philippe Torreton incarne Daniel, un directeur d’école et enseignant dans le Nord de la France. Dans un établissement où la misère et l’exclusion font des ravages, Daniel ne se contente pas d’enseigner, ce qui serait déjà beaucoup. Il observe, s’indigne sans que ce soit une fin en soi mais le départ d’actes à poser au quotidien. Il lutte, tout en sachant que les victoires sont rares, au regard des coups que reçoivent le plus faibles et qui affectent aussi ceux qui les soutiennent. Ça commence aujourd’hui, avec son regard bienveillant, sa poésie blême comme les matins hivernaux, ses moments d’émotion émeut beaucoup mais n’oublie pas d’instiller un peu d’espoir salvateur. – EF

Il était une fois en Amérique 

Il était une fois en Amérique

Ultime film de Sergio Leone et comptant parmi ses plus grandes réussites artistiques, Il était une fois en Amérique mérite amplement tous les superlatifs qui l’ont couronné au fil des décennies qui ont défilé depuis sa sortie en 1984. Chef d’œuvre absolu, film fleuve, fresque magnifique et inoubliable sont des termes totalement justifiés. Long de près de quatre heures, porté par un Robert de Niro magistral et entouré de James Woods, Treat Williams, Elizabeth McGovern, Tiesday Weld ou Joe Pesci, cette adaptation d’un roman autobiographique d’un véritable gangster, Harry Grey a marqué par sa mise en scène majestueuse et son histoire qui convoque les canons du fim noir comme ceux du mélodrame. La musique du maestro Ennio Morricone, la photographie de Tonino Delli Colli, les thèmes de l’amitié, de la trahison et de la mémoire, tout concourt à faire de cette œuvre hors normes un véritable monument du cinéma. – EF

Au delà de la gloire

Au delà de la gloire

Samuel Fuller, avant de devenir un grand réalisateur, a longtemps été journaliste avant d’être confronté à la seconde guerre mondiale qu’il a connu en tant que soldat et reporter de guerre au sein de la 1ère division d’infanterie américaine, aussi appelée « Big Red One ». Cette appellation a donné le titre original du film Au-delà de la gloire, largement autobiographique. On y voit un sergent expérimenté joué par Lee Marvin s’occuper de jeunes recrues parmi lesquelles Mark Hamill dans le rôle d’un jeune homme qui va connaître son baptême du feu et découvrir les réalités de la guerre. Samuel Fuller nous livre sa vision de la guerre, une vision sans concessions mais profondément humaniste avec ses héros faillibles et sensibles malgré leurs carapaces. – EF

 




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