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PORTRAIT | Jake Gyllenhaal

À seulement 41 ans, Jake Gyllenhaal est un des acteurs les plus doués de sa génération et construit depuis 2001 une carrière aussi passionnante que déroutante, entre cinéma indépendant et blockbusters plus ou moins dispensables.

Fils d’un réalisateur et d’une scénariste, cet enfant de la balle partage rapidement sa passion pour la comédie avec sa sœur Maggie, de 3 ans son aînée. Alors qu’elle se fait plus rare au cinéma depuis les années 2010, Jake vit lui une période de grâce qui lui permet d’enchaîner les tournages avec les metteurs en scènes les plus doués.

C’est à 11 ans que Jake Gyllenhaal joue son premier rôle en interprétant le fils de Billy Cristal dans La Vie, L’Amour, Les Vaches (City Slickers, plus classe dans son titre VO) ; avant d’exploser dix ans plus tard dans Donnie Darko de Richard Kelly. Un début de carrière qui n’est pas sans rappeler celui de Leo Di Caprio. Ce film, aujourd’hui culte, marque véritablement le début de carrière de l’acteur et va lui ouvrir les portes du cinéma américain.

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Blockbusters : je t’aime moi non plus

La majorité des grands acteurs trainent quelques casseroles et navets à leurs actif, imputables à des mauvais choix ou à de plus cupides motivations (redressement fiscal, divorce couteux, achat d’une île…). Jake Gyllenhaal n’échappe pas à cette règle et n’a malheureusement pas souvent eu le nez creux concernant les blockbusters.

Sorti de la reconnaissance critique de Donnie Darko et après quelques petits films, Gyllenhaal décroche en 2005 un des premiers rôles du film Le jour d’après de Roland Emmerich. En début de carrière, un film du papa de Stargate et Independence Day, qui imagine ici un scénario catastrophe autour des dérèglements climatiques, ne se refuse pas. Si le résultat s’avère passable, il sera finalement l’un des meilleurs choix de film à gros budget de la part du jeune acteur si on le met en perspective par rapport à la suite : il enchaîne en 2010 et 2011 les catastrophiques Prince of Persia et Source Code. Et s’il est aujourd’hui un acteur qui n’a plus rien à prouver avec des grands rôles à son actif, on explique très mal sa présence dans les récents Everest et Life, tous deux carrément dispensables. Côté actes manqués, la chance n’a pas été au rendez-vous puisque le rôle de Batman chez Nolan lui est passé sous le nez tandis qu’il refusait le rôle principal d’Avatar.

Le tiercé gagnant Mendes, Lee et Fincher

En revanche, peu d’acteurs peuvent se targuer d’avoir déjà tourné sous la direction de grands cinéastes tels que Sam Mendes, Ang Lee et David Fincher avant leurs 30 ans. Alors qu’il convainc dans le film de guerre aride Jarhead, c’est véritablement Le secret de Brokeback Mountain qui lui offre un rôle à la hauteur de son talent. Dans ce drame intimiste et pudique, il partage l’affiche avec Heath Ledger et interprète un cow-boy à la passion contrariée. Un immense rôle qui lui vaudra le BAFTA du meilleur second rôle et une nomination à l’Oscar. Suffisant pour taper dans l’œil de l’exigeant David Fincher qui fera appel à lui pour interpréter le dessinateur du San Francisco Chronicle dans Zodiac, un des meilleurs films du réalisateur à ce jour.

David Ayer puis Antoine Fuqua lui offriront ensuite deux rôles en or dans End of Watch et La Rage au Ventre, où il impressionne en jouant tour à tour un policier des quartiers chauds de Los Angeles et un boxeur tendance Rocky Balboa.

 

Passion Québec

Petite province du Canada, le Québec n’en demeure pas moins un berceau de grands cinéastes. Après les remarquables mais confidentiels Polytechnique et Incendies, le réalisateur Denis Villeneuve réalise en 2013 son premier grand film américain : Prisoners. Dans ce thriller sombre, Jake Gyllenhaal incarne un inspecteur qui doit enquêter sur la disparition de deux fillettes. Son interprétation habitée, qui résonne avec son rôle de photographe obsessionnel dans Night Call l’année suivante, participe au succès critique et commercial du film (avec près d’un million d’entrées sur le territoire français). Fort de cette première collaboration, Villeneuve en fera la tête d’affiche de son film suivant Enemy, en lui offrant un double-rôle fort.  

Autre grand metteur en scène québécois, Jean-Marc Vallée, réalisateur de C.R.A.Z.Y et de l’oscarisé Dallas Buyers Club lui offre le rôle principal de Demolition. Un petit drame imparfait mais qui permet à l’acteur de prouver une nouvelle fois l’étendue de son talent avec ce rôle de mari incapable de comprendre son manque d’émotion face à la disparition de sa femme.

Alors qu’il était dans le même jury que Xavier Dolan lors du Festival de Cannes 2015, on se prend à espérer que le jeune prodige, qui vient de boucler The Life and Death of John F. Donovan, pensera à lui pour son prochain film. À quand le parfait tiercé québécois ?

La consécration Nocturnal Animals

Le trop rare Tom Ford à qui l’on doit l’acclamé A Single Man, est revenu en début d’année avec son deuxième film Nocturnal Animals : un thriller vénéneux à la mise en scène affolante. Jake Gyllenhaal, qui y partage l’affiche avec Amy Adams, livre une interprétation impressionnante dans ce film injustement oublié aux Oscars.

On occultera son passage à Cannes avec Okja du coréen Bong Joon-ho, où son jeu outrageusement caricatural et crispant sonne totalement faux, pour regarder l’avenir avec quatre projets prometteurs. Stronger, de David Gordon Green reviendra sur les attentats de Boston, tandis que pas échaudé par le four de Prince of Persia, il a signé pour The Division avec Jessica Chastain, adaptation libre du jeu vidéo Tom Clancy à laquelle on souhaite un meilleur destin.

Mais l’excitation est montée d’un cran avec Wildlife, première réalisation de l’acteur Paul Dano, qui marque également le retour de Carey Mulligan, et l’attendu The Sisters Brothers, le nouveau film de Jacques Audiard, pour lequel il partage l’affiche avec John C.Reilly, Joaquin Phoenix et Riz Ahmed (soit un des castings les plus fous de 2018).

 




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