BEGIN AGAIN

NEW-YORK MELODY

5
Décevant

Gretta et son petit ami viennent de débarquer à NYC. La ville est d’autant plus magique pour les deux anglais qu’on leur propose de venir y vivre pleinement leur passion : la musique. Le rêve va se briser et l’idylle voler en éclat quand, aveuglé par la gloire naissante, il va la plaquer pour une carrière solo et… une attachée de presse. Ses valises prêtes et son billet de retour pour Londres en poche, elle décide de passer une dernière nuit à New York avec son meilleur pote. Ce dernier l’emmène dans un pub, la pousse sur scène et la force à chanter. Dans la salle un producteur s’adonne à sa plus dangereuse passion : l’alcool. Revenu de tout, du succès et de sa gloire passée, amer, rancunier, il a perdu le fil de sa vie… Et soudain il entend cette voix

Un air de déjà-vu

Après le formidable Once, John Carney réalise son premier long-métrage américain intitulé Begin Again et rebaptisé New-York melody dans nos contrées. Cette nouvelle romance musicale est-elle du même acabit ? Elle donne en tout cas une réelle impression de déjà-vu.

Alors que Once bénéficiait de la présence et du talent de Glen Hansard et Marketa Irglova (qui ont ensuite créé le groupe The Swell Season), New-York Melody a beaucoup de mal à faire jaillir l’émotion à l’écran. Trop calculé, ce film prônant la spontanéité et la créativité artistique apparait trop peu sincère pour parvenir à ses fins. Le spectateur conserve l’impression de ne découvrir qu’une pâle copie américaine de son illustre prédécesseur et peine à rentrer en empathie avec le couple vedette Knightley-Ruffalo. Il faut se rendre à l’évidence : Keira Knightley est non seulement une comédienne terriblement maniérée, mais elle n’est pas surtout pas une chanteuse crédible avec sa voix faiblarde et ses gesticulations maxillaires. Mark Ruffalo n’est guère plus convaincant en producteur désabusé et alcoolique. 

Outre le handicap d’un tandem ne fonctionnant jamais réellement, New-York Melody souffre d’une partition musicale franchement décevante. Si les morceaux écrits et imaginés par John Carney (avec, on l’imagine, l’assistance d’Adam Levine) finissent par fonctionner grâce à l’énergie du film, on regrettera que ceux-ci soient finalement assez formatés. On est loin des précieuses mélodies de Glen Hansard qui se mariaient si bien avec l’histoire et faisaient chavirer nos coeurs.

Malgré ses quelques jolis moments, New-York Melody se révèle être une ballade folk trop artificielle pour nous charmer comme Carney avait su le faire avec son précédent film. Le cinéaste irlandais se permet même de reprendre sa trame et quelques ingrédients qui avaient fait son succès, mais l’authenticité et la magie se sont envolées.

La fiche
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NEW-YORK MELODY
Réalisé par John Carney
Avec Keira Knightley, Mark Ruffalo, Adam Levine
Etats-Unis – Romcom musicale
30 Juillet 2014
Durée : 104 min


L’encart de FabR

Après le succès surprise de Once en 2007, John Carney revient avec un film où la musique et les sentiments tiennent une place centrale. Dans Big Apple, la route de Gretta, artiste britannique qui ne se remet pas de sa rupture amoureuse, croise celle de Dave, un producteur en pleine déprime. Ils retrouveront goût à la vie en se lançant dans un projet insolite : enregistrer un album à l’arrache dans des lieux typiques de la Grosse Pomme. New York Melody, qui tient bien plus du feel-good movie que de la comédie romantique, fait du bien au moral, comme ces ritournelles sans prétention que l’on ne peut s’empêcher de fredonner. Keira Knightley et Mark Ruffalo forment un duo parfait et la BO, efficace, nous donnerait presque des envies de rappels.




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