MAVERICK

 

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L’Ouest américain, théâtre de Maverick – Pixabay/Licence Pixabay

Il y a la définition du film parfait, et puis il y a la définition du film d’été parfait. Un film d’été (ou summer movie en anglais) est un film qui ne se prend que peu au sérieux, qui mélange action et humour, souvent au détriment de la crédibilité du scénario ou des personnages, mais qui a comme unique objectif de distraire et de divertir les spectateurs, pas de les faire réfléchir outre mesure. Ainsi, si Maverick est loin d’être un film parfait, il rentre par contre complètement dans la case du film d’été parfait. Mélange de comédie, de film d’action et de western, avec une touche de romance, cet opus sorti en 1994 combine tous les ingrédients nécessaires à un film léger de ce genre.

Dans le Far West, mais pas un vrai western

L’histoire se passe dans le Vieil Ouest Américain, à l’époque des batailles entre cowboys et indiens, des attaques de diligence, des vols de banques et des parties de poker dans les saloons. Le film va suivre le parcours de Bret Maverick, ambitieux joueur de poker voulant entrer dans un des tournois les plus prestigieux de la région, mais qui se démarque des autres par une honnêteté apparente. Il croisera la route de nombreux autres joueurs, et en particulier d’Annabelle Bransford avec qui il s’associera pour arriver à ses fins : à savoir réunir 25 000 dollars pour entrer dans le tournoi organisé sur le bateau à vapeur Lauren Belle. En cette époque lointaine, on ne joue pas au Omaha, une des plus populaires des variantes actuelles du poker, mais au 5-card Draw, la plus basique des manières de jouer, ce qui permet à toutes les personnes regardant le film de tout comprendre même si elles n’ont jamais joué au poker de leur vie.

Le reste du film suivra les péripéties de Maverick et de ses quelques compagnons, à qui très peu de choses et de trahisons seront épargnées, entre un indien ami, un russe ennemi et les serpents du désert. Mais plus que les aventures et les scènes d’action, c’est l’humour et la légèreté des personnages qui ont fait du film un succès au box-office, malgré de très grosses faiblesses scénaristiques. Bien sûr, Maverick arrivera jusqu’en table finale du fameux tournoi de poker qu’il finira par remporter, avant un retournement de situation tout aussi absurde qu’inattendu qui fait tendre le film vers une véritable farce cinématographique.

Deux têtes d’affiches attrayantes

Mais si le film a été un succès, c’est aussi, et peut-être surtout, par son casting 3 étoiles. Le film est réalisé par Richard Donner, qui s’est auparavant fait remarquer par sa trilogie de L’Arme Fatale, là-aussi des films au faible scénario mais aux scènes d’action en pagaille et à l’humour omniprésent. Il a choisi Mel Gibson, déjà sous ses ordres pour L’Arme Fatale, pour incarner Maverick, son héros au grand cœur et à la musculature saillante. Sa compagne féminine est Jodie Foster, que l’on trouve ici dans un de ses rares rôles où elle joue sur son côté sexy. Le troisième larron est James Garner, qui joue un vieil avocat, mais qui est surtout un grand clin d’œil à la série télé Maverick, qui a inspiré le film, et dans laquelle Garner était l’interprète de Maverick de 1957 à 1960.

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Wikimédia/CC0 – James Garner, le Maverick original

D’autres noms figurent au générique, la plupart comme concurrents de Maverick au poker, parmi lesquels Alfredo Molina, James Coburn ou Graham Greene. Mais le film a aussi marqué par les nombreux caméos de célébrités faisant une petite apparition tout au long de l’intrigue, et notamment celui de Danny Glover, le compère de Mel Gibson dans L’Arme Fatale. La liste de tous ces rôles non crédités serait trop longue à reproduire ici, d’autant plus que de nombreux chanteurs de country, réputés aux USA, font aussi des apparitions. Bien sûr, tous ces petits bonus appuient sur le côté léger du film.

De nombreux défauts, mais une impression générale agréable

Si le succès a été au rendez-vous dans les salles obscures au moment de sa sortie, il a grandement perdu de sa superbe depuis. Avec 66% de critiques positives sur le site de Rotten Tomatoes, il s’en sort toutefois plutôt bien pour un film d’été. Mais l’on reste bien sûr loin du plébiscite de Danse Avec Les Loups, autre western datant de cette époque mais qui lui est un film sérieux et au scénario travaillé et appliqué, et non une comédie d’action comme Maverick. Ainsi, les critiques qui sont allés voir le film avec un état d’esprit ouvert, s’attendant à voir des improbables coups de poker, des répliques évidentes et une énergie constante n’ont pas été déçus et ont jugé le film comme une réussite, étant donné ses objectifs simplistes. Mais pour ceux qui souhaitaient voir un vrai western, la déception est bien sûr grande car le Far West n’est au final qu’une excuse pour donner au film un souffle plus exotique en utilisant tous les clichés possibles de cette époque.

Au final, c’est bien l’état d’esprit avec lequel on regarde ce film qui nous le fera aimer ou non. Si on a aimé les films comme L’Arme Fatale, Rush Hour ou les nouveaux Jumanji, on devrait se faire plaisir devant ce film à la ligne de conduite simple mais efficace, à l’humour assumé et à l’action incessante. Si, par contre, on espère un nouveau classique du western, un film à la tension palpable, au scénario prenant et à des personnages un tant soit peu crédibles, on sera déçu devant cette débauche d’illogismes et de grosses ficelles.

 




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