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LOVE

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Pétard mouillé

Un 1er janvier au matin, le téléphone sonne. Murphy, 25 ans, se réveille entouré de sa jeune femme et de son enfant de deux ans. Il écoute son répondeur. Sur le message, la mère d’Electra lui demande, très inquiète, s’il n’a pas eu de nouvelle de sa fille disparue depuis longtemps. Elle craint qu’il lui soit arrivé un accident grave. Au cours d’une longue journée pluvieuse, Murphy va se retrouver seul dans son appartement à se remémorer sa plus grande histoire d’amour, deux ans avec Electra. Une passion contenant toutes sortes de promesses, de jeux, d’excès et d’erreurs…

Débandade.

Proclamé « film à scandale » de ce 68ème Festival de Cannes plusieurs semaines avant sa projection en séance de minuit, Love s’est rapidement construit une écrasante réputation via une campagne promotionnelle promettant monts et merveilles à des spectateurs surexcités. Affiches sulfureuses, extraits plus que suggestifs, tout a été mis en œuvre pour faire du nouveau long-métrage de Gaspar Noé un événement immanquable.

Alors que ce déploiement de moyens et cette stratégie du buzz (en tous points exagérés) nous laissaient imaginer un trip hallucinatoire mêlant sentiments et sexe, la déception fût abyssale face à cet ersatz cumulant les erreurs de parcours. D’un ennui infini, interprété par des acteurs à côté de la plaque, écrit à la truelle, Love est l’exemple-type du film survendu n’offrant, au final, qu’insatisfaction.

De la mise en scène (pourtant riche de quelques idées percutantes) aux dialogues affligeants de banalité, tout paraît peser trois tonnes, mimer la passion (sexuelle plus qu’amoureuse) sans jamais nous laisser la ressentir. Gaspar Noé abandonne tristement le beau sujet qu’il tenait entre ses mains (une tragédie sur la déliquescence du couple) en s’appliquant à nous retranscrire, par le menu, les atermoiements d’une tête à claques immature.

Filmées en plan-séquence, ni vraiment érotiques, ni totalement sensuelles, les scènes de sexe sont à l’image du film : un catalogue de clichés réunissant, en deux heures quinze, nombre de fantasmes masculins. A l’écran, la femme est, quant à elle, réduite à peu de choses (on cherche en vain la trace d’un orgasme féminin), préférant geindre sur la famille qu’elle n’aura jamais.

D’amour, il n’en sera finalement que peu question, Gaspar Noé préférant s’auto-citer et transformer son personnage principal en prolongation de lui-même (le héros cite 2001 comme référence ultime et possède des DVDs de… Gaspar Noé !) dans un film sans émotion, ni audace.

La fiche

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LOVE
Réalisé par Gaspar Noé
Avec Karl Glusman, Aomi Muyock, Klara Kristin…
France – Drame, Erotique
Sortie en salle : 15 Juillet 2015
Durée : 135 min




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