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LES SAUVAGES | La série Canal+ de Paris à Saint-Etienne

En adaptant la saga en quatre romans Les Sauvages du romancier Sabri Louatah, la réalisatrice Rebecca Zlotowski s’engouffre dans la brèche de Engrenages, Le bureau des légendes et Baron noir, et propose une série thriller et politique explorant les thématiques de l’identité française et de l’immigration entre la capitale parisienne et Saint-Etienne.

SAINT-ETIENNE – PARIS, ce n’est pas de football dont il est question – même si les Verts sont forcément évoqués à plusieurs reprises lors des six épisodes, quelques scènes ayant été tournée dans l’enceinte de Geoffroy-Guichard. En effet, la mini-série qui s’ouvre sur l’élection d’Idder Chaouch (campé par Roschdy Zem), suit l’enquête autour de la tentative d’assassinat dont il est l’objet, les services policiers se penchant alors sur la famille et l’entourage d’un jeune d’origine maghrébine vivant dans la périphérie stéphanoise.

Au sein de celle-ci, on comprend vite que deux visions s’opposent : le maghrébin « intégré » et celui qui lance des appels à la haine sur le net, reprochant à son « pays d’adoption » d’avoir jadis colonisé celui de ses ancêtres et de ne rien faire pour faciliter l’intégration des siens.

Les sauvages
L’association de la vision sombre de Sabri Louatah et de la mise en scène la réalisatrice fonctionne assez bien, louchant parfois vers ses influences étasuniennes. Les sauvages s’efforce de jouer les équilibristes entre le rythme de l’enquête et les atermoiements des différents protagonistes. Entre fable politique et fresque familiale, Les Sauvages raconte cette autre histoire de la France d’aujourd’hui, où le communautarisme et le repli sur soi représentent autant de recours que de dangers pour le fameux « Vivre Ensemble ». Quand la « terre d’accueil » offre un terreau au racisme comme au terrorisme, la société devient friable à des peurs et des désespoirs que l’on choisit trop souvent d’ignorer.

Une série chorale plutôt prenante qui profite de sa distribution de grande qualité et prend soin de ne jamais répondre explicitement à l’appartenance du titre. Qui sont les véritables sauvages ?

 




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