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LES HAUTS DE HURLEVENT

9
Merveilleux

Angleterre – XIXème siècle. Heathcliff, un enfant vagabond, est recueilli par M. Earnshaw qui vit seul avec ses deux enfants, Hindley et Cathy, dans une ferme isolée. Heathcliff est bientôt confronté aux violences de Hindley, jaloux de l’attention de son père pour cet étranger. Le jeune garçon devient le protégé de Cathy. A la mort de M. Earnshaw, Cathy est courtisée par le fils de riches voisins, laissant peu à peu Heathcliff à la merci de Hindley. A l’annonce du prochain mariage de Cathy, Heathcliff s’enfuit. L’attachement fraternel qu’il vouait à Cathy se transforme alors en un amour obsessionnel. 

À fleur de peau.

Si vous êtes allergiques aux films à costumes ronflants et corsetés, soyez rassurés : cette version du célèbre roman d’Emily Brontë, Les hauts de Hurlevent (Wuthering heights) écrit en 1847, en est l’exact opposé. Sous la caméra d’Andrea Arnold (que l’on a véritablement découverte en 2009 avec l’époustouflant Fish Tank), ce récit de vengeance sur fond d’histoire d’amour et de tension raciale prend les atours d’un objet formel absolument fascinant.

Scindé en deux parties (l’adolescence puis l’âge adulte), le film nous fait vivre la rencontre, puis l’attachement et enfin l’amour entre le jeune Heathcliff et Cathy. Pour mieux nous faire ressentir l’intensité de cet amour, la cinéaste choisit d’axer sa mise en scène sur un plan strictement sensoriel, en se plaçant au plus près des corps en mouvement (en pleine course à pied, à cheval), nous donnant à sentir l’effleurement d’une mèche de cheveux, à entendre les battements d’un cœur qui s’affole à l’approche d’un inéluctable baiser. Et non contente de placer le spectateur au plus près des corps, la cinéaste nous place également au centre même de la nature (le vent qui souffle dans les plaines, la pluie s’égouttant doucement sur l’herbe, l’envol des oiseaux, le bourdonnement des insectes…). C’est à une véritable fête des sens que nous convie Andrea Arnold, tant le travail sur le son est d’une précision renversante. C’est bien simple : c’est comme si l’on y était (mais sans la 3D et ses lunettes inconfortables) et, à travers ce procédé de mise en scène naturaliste, c’est toute la force de la passion unissant ces deux êtres qui frappe en plein cœur.

Dès lors, et sans vouloir dévoiler la fin (même si beaucoup connaissent déjà le roman…), lorsque le récit devient littéralement tragique, il est difficile voire impossible de ne pas se sentir bouleversé par le déchirement d’Heathcliff – d’autant plus compréhensible que la Cathy adulte est joliment interprétée par la magnétique Kaya Scodelario.

Du cinéma cru, sauvage et à fleur de peau (sillon qu’Andrea Arnold continuera de creuser avec son hypnotisant American Honey), dont il est impossible de ne pas ressortir bouleversé.

La fiche

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LES HAUTS DE HURLEVENT
Réalisé par Andrea Arnold 
Avec Kaya Scodelario, James Howson, Solomon Glave, Shannon Beer…
Grande-Bretagne – Drame, Romance
Sortie : 5 Décembre 2012
Durée : 128 min

 




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