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LE VENT SE LÈVE

7
Testamentaire

Inspiré par le fameux concepteur d’avions Giovanni Caproni, Jiro rêve de voler et de dessiner de magnifiques avions. Mais sa mauvaise vue l’empêche de devenir pilote, et il se fait engager dans le département aéronautique d’une importante entreprise d’ingénierie en 1927. Son génie l’impose rapidement comme l’un des plus grands ingénieurs du monde.

Envolée lyrique

Onzième et ultime long-métrage du maître de l’animation Hayao Miyazaki, Le Vent se Lève est plutôt éloigné de ses créations précédentes, où l’imaginaire et l’enfance occupaient une place de choix. Le film installe sa poésie entre rêve et cauchemar tandis qu’un vent mélancolique se lève pour nous emporter à travers ce récit aux thématiques très personnels.

L’aviation a toujours fasciné Miyazaki. Les célèbres Nausicaä, Le Château dans le Ciel, Kiki la Petite Sorcière ou Porco Rosso sont de véritables témoins de son amour presque obsessionnel pour le vol. Ici, elle est au centre de l’histoire. Elle nous entraine dans la quête de Jirô Horikoshi, véritable génie passionné ayant pour voeu de construire l’avion parfait. Avant d’y parvenir, le héros traversera les années les plus sombres du Japon, du grand tremblement de terre du Kantō de 1923 qui ravagea Tokyo à la Seconde Guerre Mondiale en passant par la Grande Dépression.

Le vent se lève raconte ainsi une histoire d’amour, pour l’aviation, mais aussi pour une femme, Naoko Satomi dont la pureté rayonnera durant cette belle romance – tragique – qui liera cette jeune fille mourante à Jirô. Comme dit précédemment, le spectateur voyage entre le rêve et le cauchemar. D’une fraicheur poétique, les évènements se succèdent dans des représentations emphatiques, à l’image du séisme faisant onduler la terre et ses bâtiments. Pour marquer cette amplification, Miyazaki choisit une voie onirique. Jirô partage ses rêves avec son idole Caproni tissant au passage une forte amitié. Ses projets seront sublimés, au contraire de l’horreur de la guerre, représentée par des visions cauchemardesques et chaotiques. Les obus deviennent monstrueusement grotesques et les flammes des bombardements gémissent tels des morts traversant les enfers. Une vision caractéristique de la répulsion pour la guerre éprouvée par le cinéaste nippon.

Un long métrage très personnel qui n’est cependant pas dénué de défauts : il manque parfois de rythme, se laissant un peu trop bercer par l’ambiance languissante le faisant trainer en longueur. Autre point fâcheux, le doublage. La voix du héros, malgré sa justesse interprétative, ne correspond guère à l’âge du personnage et dénote ainsi par rapport aux autres protagonistes. Ces deux réserves restent toutefois insignifiantes comparées à l’ensemble de l’œuvre majoritairement réussie.

« Le vent se lève, il faut tenter de vivre ». Cette seule citation résume parfaitement cet ultime long métrage du sensei qui nous offre, à travers ces deux heures brillantes et poétiques, une révérence d’une grande mélancolie.

La fiche
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LE VENT SE LEVE
Réalisé par Hayao Miyazaki
Japon – Animation, Romance, Drame
22 janvier 2014
Durée : 126 min




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Amelie
10 années il y a

D’accord avec ta critique ! Il y a certes un manque de rythme par moments, mais cela reste tout de meme un tres beau film, vraiment emouvant.

Tom Left
Tom Left
Répondre à  Amelie
10 années il y a

Oui c’est dommage… mais il part vraiment sur une réussite ^^

Ana
Ana
10 années il y a

Il manque parfois de rythme… La seconde partie du film donne envie de se ronger les ongles jusqu’au sang, oui!

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