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LE COMBAT ORDINAIRE

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Digne mélo

« Le combat ordinaire » c’est le combat de Marco, jeune trentenaire, un brin bourru, mais animé de bonnes intentions et qui, à partir de petites choses, de belles rencontres, d’instants précieux, souvent tendres, parfois troublants, va se reconstruire et vaincre ses vieux démons.

La vie est un combat.

D’un côté, il y a les guerres qui déciment populations et militaires, et de l’autre, le combat ordinaire qu’est la vie, qui à la fin, finit aussi par nous tuer. C’est ce que nous conte Manu Larcenet dans sa bande-dessinée (sortie chez les éditions Dargaud en quatre volumes), et qui, forte de son succès public, lui a valu une adaptation au cinéma par le réalisateur Laurent Tuel.

Or, adapter un ouvrage dessiné, souvent considéré comme retranscrit au mieux par l’auteur lui-même, est un risque remarquable. Si Abdellatif Kechiche a remporté la palme d’or pour Le bleu est une couleur chaude (La vie d’Adèle) et si Quai d’Orsay (Bertrand Tavernier) s’en tire honorablement, il est souvent délicat d’apposer à l’écran une œuvre souvent très intime.

Ici, tout est centré autour du personnage de Marco (Nicolas Duvauchelle), un trentenaire tourmenté, hyper sensible, sujet aux crises d’angoisses, qui tente malgré tout d’avancer et de croire en un futur qui lui plaira. Retiré du monde, après un passé en tant que photographe de guerre, Marco a trouvé refuge dans la campagne verte avec pour seule compagnie un chat fugueur et un voisin jardinier-pêcheur, complétée par une riche galerie de personnages secondaires (le père qui perd la tête, la mère courage, la jolie vétérinaire du coin, le voisin au passé douteux, les amis dockers du port de Lorient, et le frère du héros).

Avec une caméra zoom-épaule qui filme au plus près des visages, Laurent Tuel donne le la. On ne peut qu’être concerné et pris à parti dans cette histoire banale qu’est la vie, mais qui nous largue des kilos d’émotions, à fleur de peau. Comment fait-on pour vivre ? Comment aime-t-on ? À travers des plans oniriques et contemplatifs, sorte d’hommage aux dessins, à la photographie et à l’essence de la bande-dessinée, Laurent Tuel nous invite au voyage, comme un glissement dans l’âme de Marco. Il n’y a jamais de dialogues en trop ou de scènes facultatives.

Dans cet univers dépeint règne toute la recette du trentenaire civilisé mais névrosé, aux troubles existentiels et à la difficulté de construction, avec un goût prononcé pour la liberté mais rattaché à une volonté féroce d’avancer. Œuvre mélancolique et esthétique au casting parfait (Maud Wyler s’y révèle), Le combat ordinaire se dévore autant sur grand écran qu’à la lumière d’une bougie, la bande dessinée entre les mains.

La fiche

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LE COMBAT ORDINAIRE
Réalisé par Laurent Tuel
Avec Nicolas Duvauchelle, Maud Wyler, André Wilms…
France – Drame
Sortie : 15 Juillet 2015
Durée : 100 min




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dasola
8 années il y a

Bonjour, voilà un film réussi qui ne semble pas rencontrer un vaste public. Le film ne se donne presque plus à Paris, dommage car c’est un film sensible. Tous les acteurs sont bien dans leur rôle. Bon dimanche.

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