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L’ÉTRANGE FESTIVAL 2022

Ce mardi 6 septembre, la 28ème édition de l’Etrange Festival s’ouvrait au Forum des Images à Paris. Une édition placée sous le signe de la Corée du Sud puisque pas moins de sept long-métrages y sont programmés, dont quatre films en compétition, le film d’ouverture ainsi que le film de clôture ! Comme chaque année, l’équipe de l’Étrange nous a concocté une programmation faite de d’avant-premières et de redécouvertes de pépites oubliées.

Outre les onze films en compétition internationale, l’équipe de l’Étrange nous propose une rétrospective consacrée au cinéaste japonais Masahiro Shinoda qui vient de fêter ses 91 ans, un focus sur le réalisateur philippin Mike de Leon, ainsi que sur l’actrice espagnole Victoria Abril qui sera présente pour l’occasion, une intégrale des films animés réalisés par Alberto Vazquez, un retour sur l’âge d’or du cinéma Farsi iranien, une compétition de courts-métrages internationaux, etc. Sans oublier les habituelles Cartes Blanches qui, cette année, ont été confiées à la réalisatrice française Ovidie, à la chanteuse anglaise Cosey Fanni Tutti et au réalisateur français Dominik Moll

Retour sur les premiers jours du festival le plus déjanté de l’hexagone.

Mardi 6 Septembre : Jour 1

Le festival s’ouvre avec le film coréen The Roundup (2022) de Lee Sang-yong. Ce film est la suite de The Outlaws (Kang Yoon-seong, 2017) sorti il y a cinq ans et qui avait connu un joli succès dans les salles coréennes. On y retrouve la star nationale Ma Dong-seok dans le rôle d’un policier qui fait régner la justice à la force de ses poings. Alors qu’il se trouve au Vietnam pour extrader un suspect, le policier Ma Seok-do découvre l’existence d’un tueur fou qui menace la sécurité des touristes coréens. Bien que n’étant pas dans son pays, il décide de mener l’enquête à sa manière… Brutale ! Dans un mélange efficace d’humour et d’action, ce deuxième opus offre un spectacle assez jubilatoire. Une machine taillée sur-mesure pour le physique hors norme de Ma Dong-seok, qui peut y laisser s’exprimer toute sa puissance et sa sympathie naturelle. The Roundup est le plus gros succès de l’année en Corée du Sud, et un troisième épisode des aventures de l’inspecteur Ma est déjà en préparation pour notre plus grand plaisir.

Mercredi 7 Septembre : Jour 2

Sélectionné lors de la dernière édition du festival de Cannes, La femme de Tchaïkovski (2022) de Kirill Serebrennikov était également présenté en avant-première lors de cet Étrange Festival.

Jeudi 8 Septembre : Jour 3

Himiko (1974) de Masahiro Shinoda, présenté dans le cadre de la rétrospective consacrée au chef de file de la Nouvelle Vague japonaise aux côtés de Nagisa Oshima et Yoshishige Yoshida. L’occasion de voir ou revoir onze de ses films parmi les plus importants réalisés entre les années 60 et 80, dont les magnifiques Fleur pâle (1964), Silence (1971) ou L’Étang du démon (1979). Himiko raconte l’histoire d’une chamane dans le Japon du IIIème siècle, qui s’éprend de son frère. Un amour impossible qui menace l’ordre au sein des différents royaumes et provoquera un jeu de pouvoir. Le film de Shinoda est une fable digne d’une tragédie antique qui allie le mysticisme au primitif, et qui, dans la simplicité de ces décors, offre pourtant des scènes d’une rare beauté. 

Ne dis rien (2022) de Christian Tafdrup. Présenté dans le cadre du partenariat de Canal+ avec le festival, ce film danois constitue l’un des chocs de cette édition. L’histoire d’une famille danoise en vacances en Toscane, qui sympathise avec une famille néerlandaise qui, quelques mois plus tard, va les inviter à passer un week-end chez eux. Ce séjour placé sous le signe de l’amitié et du bon temps va alors virer au cauchemar. Autant le dire directement, Ne dis rien fait partie de ces films qui marquent durablement, pour le pire ou le meilleur. Avec cette satire sociale, le danois Christian Tafdrup nous renvoie avec douleur au cinéma de Michael Haneke et à son Funny Games. En montrant ce que les conventions sociales nous poussent à accepter en dépit de notre instinct, il nous rappelle qu’à être trop gentil, on peut y perdre une part de nous-même, et parfois plus…

Vendredi 9 Septembre : Jour 4

Spiritwalker (2022) de Yoon Jae-geun est un thriller fantastique sud-coréen. L’histoire d’un homme amnésique dont l’esprit change mystérieusement de corps toutes les douze heures. Se réveillant à chaque fois dans la peau d’un étranger, il cherche les indices pour essayer de comprendre qui il est et pourquoi tout le monde essaie de le tuer. Avec son scénario à la Nolan et ses séquences d’action à la John Wick, Spiritwalker ne manque pas d’ambition. Malgré des personnages très caricaturaux et un dernier acte beaucoup trop long et explicatif pour son bien, le film réserve son lot de scènes percutantes, et l’ensemble est plutôt plaisant sans être inoubliable.

Enfin, et non des moindres, la dernière Palme d’or du Festival de Cannes, Sans filtre (2022) de Ruben Östlund, était présentée en avant-première et en présence du réalisateur suédois venu saluer le public parisien pour l’occasion.


L’Étrange Festival se poursuit tous les jours au Forum des images jusqu’au dimanche 18 septembre.



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