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JUSTICE LEAGUE | Qu’en pense la presse ?

Revue de presse et premières impressions.

Alors que Nassim Chentouf évoquait précédemment l’inquiétude liée à l’explosion des Universe – justifiable par la volonté de fidéliser le public sous des étiquettes marketing – la rédaction peinait à trouver le moindre intérêt aux derniers productions super-héroïques des divers studios engagés dans la guerre des boucliers et collants. Alors que Justice League arrive en salle, associé à un embargo courant jusqu’à 8h50 ce matin (oui oui, vous ne rêvez pas !), on ne peut que s’inquiéter de la frilosité d’un distributeur qui ne montre plus ses blockbusters avant leur sortie dans les salles. Pourtant, malgré le bad-buzz, l’abominable Suicide Squad avait pourtant réuni plus de deux millions de spectateurs – et c’est bien le plus inquiétant – ce qui faisait de lui l’un des succès populaires de l’été 2016. La critique n’avait donc pas repoussé les spectateurs et l’on est en droit de s’interroger sur cette stratégie (de plus en plus répandue) vis à vis de la presse – dont la WB n’a, précisons le, bien sûr pas le monopole…

 

Des écrans verts aux écrans noirs

Que valent donc les premières aventures de la League de justiciers ? L’embargo levé, les quelques journalistes et médias ayant pu le découvrir n’ont pas caché leur scepticisme. C’est le cas de CinemaTeaser qui juge que « Justice league passe le plus clair de son temps à tenter de gommer la vision initiée par Zack Snyder pour le DC-verse. L’humour, injecté dès les premières prises de vues pour redonner à l’univers DC une certaine légèreté optimiste, peine à convaincre. » C’est clair, DC Comics ne s’en cache plus et fait définitivement du Marvel après avoir torché un Suicide Squad qui se voulait pop et cool dans la lignée des Gardiens de la galaxie mais s’avérait aussi agréable au visionnage qu’un coup de lame de rasoir sur la pupille.

Après la noirceur du très bancal Batman v Superman, il y eut Wonder Woman qui n’avait pour lui que l’avantage de positionner une héroïne en figure de proue de son super-hero movie. Pour le féminisme, il valait mieux chercher ailleurs. Mais « toujours cette même fatigue de constater que, franchise après franchise, épisode après épisode, les super-héros se métamorphosent en généraux militaires » regrettait Robin Souriau.

Batman, t’es plus dans ma team !

Alors que Ben Affleck sauvait les meubles de BvS, impeccablement casté pour le rôle, le reste du film faisait grise mine et l’arrivée impromptue de la nouvelle championne aux gros biceps n’y faisait rien. Batman ne relevait pas la tête et allait pourtant devoir continuer son chemin en faisant son mercato. De nouveaux visages débarquent donc dans l’univers – avec en ligne de mire de futurs films – et ce premier affrontement massif ne laissait pas forcément des espoirs. Sauf aux aficionados.

Au final, Justice league serait bien une déception pour Aurélien Allin, journaliste cinéma plutôt client du DCEU, qui s’étonne de l’inconsistance de cet ensemble-movie qui « ne tient pas la comparaison avec les précédents opus signés Snyder » et se contente « du minimum syndical et font montre d’une pauvreté visuelle surprenante, alignant cadrages basiques, découpages molassons en champs/contre-champs et discussions statiques entre personnages inertes dans des décors vides ». Pour un film tourmenté lors de sa production, avec le départ de Snyder (pour des raisons personnelles) et la déprime de Ben Affleck – qui espère pouvoir ranger le costume le plus vite possible – ce n’est pas plus surprenant qu’engageant. Et l’on en oublierait presque qu’Amy Adams est de la partie, dans la peau de Loïs Lane.

Amy Adams dans Justice league

« Où est la faille dans ce maudit contrat ? Faut que j’obtienne une rupture conventionnelle. »

 

Une fatigue générale qui ne touche donc pas uniquement les rangs de la rédaction mais les comédiens eux-mêmes comme le rapporte le Hollywood Reporter« La fatigue, la répétition et une exposition laborieuse sont les idées directrices de cette entreprise, dans laquelle Ben Affleck, revêtant le costume de chauve-souris pour la seconde fois, donne l’impression de vouloir être ailleurs. » Matt Reeves, l’un des derniers cinéastes encore capable de pondre un blockbuster remarquable alliant le fond et la forme, aura donc du pain sur la planche s’il se retrouve avec un Batman démobilisé et mélancolique. Affleck serait-il en train de faire la douloureuse expérience de nombreux acteurs avant lui, devenus prisonniers de leur contrat et d’une franchise ? Souvenons-nous qu’Elizabeth Olsen nous avouait sans détour qu’elle allait tourner Avengers 3 en trainant les pieds.

 

Posez votre cerveau, il faut faire simple et rigolo.

Si les films d’action ne sont pas les projets les plus enthousiasmants pour les comédiens (qu’on ne force pourtant pas à accepter, au départ), une partie du public semble trouver son bonheur et apprécier le déplacement comme il va à Disneyland. Le MCU et le DCEU, ce n’est plus (vraiment) du cinéma mais un parc d’attractions ! Chez Marvel, cette philosophie est durablement installée mais pour DC Comics, c’est plus récent. Le concurrent lui a en effet emboîté le pas en proposant à son tour des films « amusants » et « légers », trop contrarié par les reproches faits aux précédents opus. Le problème n’était pourtant pas là.

Ce qualificatif balancé à tour de bras, markété à l’extrême et mobile essentiel des nombreux reshoots dirigés par Joss Whedon :

« Ce que j’ai entendu dire, c’est que le studio avait besoin d’alléger un peu le film d’une manière ou d’une autre, parce qu’il était trop sombre. Je ne sais pas ce que ça signifie et comment ça s’est manifesté pour ce qui concerne les reshoots, mais c’est ce qu’on m’a dit. Je crois que c’est pourquoi il y a ces reshoots. »

La prise au sérieux n’était pourtant pas un problème quand Nolan faisait du Chevalier Noir un héros crépusculaire dans un contexte politique pesant. Cette nouvelle ligne d’horizon n’a rien de rassurant et ne fait que confirmer les craintes d’un film lobotomisé où l’image pop a pris le dessus sur toute notion d’ambition artistique et tout fond philosophique.

Attention, trop flash !

Collider, qui salue son côté divertissant, confirme et s’inquiète d’une narration faiblarde expédiée aussi vite que Flash : « Justice League était divertissant en grande partie bien que faible niveau intrigue et développement des personnages. Il y a plus de fun, d’humour et de cœur que dans BvS mais il y a aussi l’impression que tout ça a été accéléré, avec des scènes qui ont zéro temps pour être développées. ». Aucun développement narratif, c’est le problème quand on aligne les super-héros pour former une équipe galactique. Avengers 2 en avait fait les frais, sous la direction de… Joss Whedon – et il semblerait que les leçons n’aient pas été tirées…

 




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