Tom-Hiddleston-High-Rise

HIGH-RISE

6
Délirant

1975. Le Dr Robert Laing emménage près de Londres dans un nouvel appartement d’une tour à peine achevée; mais il va vite découvrir que ses voisins, obsédés par une étrange rivalité, n’ont pas l’intention de le laisser en paix… Bientôt, il se prend à leur jeu. Et alors qu’il se démène pour faire respecter sa position sociale; ses bonnes manières et sa santé mentale commencent à se détériorer en même temps que l’immeuble : les éclairages et l’ascenseur ne fonctionnent plus mais la fête continue! L’alcool est devenu la première monnaie d’échange et le sexe la panacée. Ce n’est que bien plus tard que le Dr Laing, assis sur son balcon en train de faire rôtir le chien de l’architecte du 40e étage, se sent enfin chez lui. 

Amer béton.

La photo de Tom Hiddleston était scotchée sur le frigo. La scénariste Amy Jump l’avait ainsi régulièrement sous les yeux lorsqu’elle a écrit le scénario de High Rise. Une habitude : son mari, le réalisateur Ben Wheatley, assure que quand elle s’attaque à un nouveau projet elle a déjà un casting en tête. Et pour le rôle principal de High-Rise, Hiddleston et son image d’homme réservé autant que sûr de lui (dixit le cinéaste) étaient très inspirants. Il fallait bien ce coup de pouce à l’effort créatif d’Amy Jump car le roman de JG Ballard était réputé inadaptable. L’intrigue est foisonnante, se disperse, et son personnage principal subit davantage les événements qu’il n’en est le moteur. Allez faire un script avec ça… Avant qu’il n’atterrisse sur la table de la cuisine d’Amy Jump, beaucoup d’autres s’étaient cassé les dents à tenter de bâtir un scénario qui tienne debout autour de cet histoire d’immeuble vacillant sur ses bases. 

High-Rise se déroule à la fin des années 1970, dans un building ultra-contemporain où cohabitent bourgeois et ouvriers qui ont investi les étages en respectant la hiérarchie sociale. Les plus pauvres en bas, les plus riches en haut. Le jour où une panne électrique immobilise le bâtiment, le chaos s’installe. Ben Wheatley s’amuse alors à filmer ce qui ressemble à un cauchemar délirant.

Ceux qui ont vu ses films précédents, ne seront pas particulièrement surpris de découvrir ce foutoir qui ne semble plus répondre qu’aux lois de l’absurdité la plus totale. Que le Britannique qui s’est distingué par sa maîtrise du mélange des genres (Kill List prend un virage à 180° à mi-parcours, Touristes mêle comédie cynique et gore horrifique, A Field un England est aussi bien un film en costumes qu’un stoner movie) porte High-Rise à l’écran apparaît comme une évidence. Son œil singulier s’empare de ce roman SF en chargeant la mule du côté de la farce rageuse sur la violence de classe.

Selon lui, la voix de Margaret Thatcher qui conclut le film annonce le caractère prophétique de cette histoire qui pose les bases métaphoriques des disparités amenées à se creuser entre les riches et les pauvres. Pour le reste, Ben Wheatley se garde bien de dire au spectateur comment interpréter tout cela et en appelle à l’imagination et aux capacités de réflexion du public. Encore faut-il qu’ils ne restent pas sur le pas de la porte et se laissent porter par la folie quasi-hypnotique de l’ensemble. Chacun fera son état des lieux en sortant.

La fiche

HIGH-RISE-AFFICHE

HIGH RISE
Réalisé par Ben Wheatley
Avec Tom Hiddleston, Sienna Miller, Jeremy Irons…
Grande-Bretagne – Drame – Science-fiction
Sortie : 6 Avril 2016
Durée : 119 min




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