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REBOOT, CINÉMA ET FÉMINISME : PROBLÈME DE GENRE ?

Le cinéma est mort. Hollywood n’est plus qu’une usine défraîchie qui produit des longs-métrages sans saveurs à la chaîne, et tente de faire revivre éternellement les cadavres de franchises même pas encore en état de décomposition. Jurassic World, Solo : A Star Wars Story, Halloween, Suspiria… Autant de spin-offs, sequels, prequels, remakes et reboots qui continuent de hanter le cinéma américain. Tel est le constat poussé à l’extrême par certain.es, et qui n’est pourtant pas dénué de vérité. La nouvelle tendance du cinéma hollywoodienne est à la franchise, qu’il cherche à faire revivre par tous les moyens. On veut un scénario original, s’écrient certain.es. Hollywood est d’abord une industrie, dont le but principal est de rapporter de l’argent, avec des études de marchés, des études d’audience, et forcément, de ce qui fonctionne ou non. Le résultat final n’est pas forcément aussi binaire qu’on le croit : certains sont bons, certains sont des échecs, d’autres formidables, d’autres à oublier sur le champ. On pense encore au reboot de Suspiria de Luca Guadagnino à venir, et qui se révèle pourtant très intriguant et différent de celui, sacré pour beaucoup, d’Argento.

Pourtant, la question des franchises amène un problème différent, et un peu plus complexe que le simple débat sur leur légitimité ou non. Depuis 2010, les « female reboots » se multiplient, nouvelles réinterprétations de franchises à succès avec des personnages féminins. L’intention à première vue est tout à faire louable : on pourrait croire que le cinéma hollywoodien, dominé par la caricaturale figure de l’homme blanc cis, se diversifie enfin pour laisser davantage de visibilité aux autres, et en l’occurrence ici, aux femmes. Ainsi, il y’a eu le Ghostbusters de Paul Feig en 2016 et Ocean’s 8 en 2018. Sans compter les annonces de films ou séries à venir : Terminator, une adaptation en série de The Nice Guys, ou encore un reboot de Lord of the Flies, par exemple. Cette tendance, puisque s’en est bien une, interroge sur les représentations féminines à l’écran. Peut-on y voir enfin une volonté sincère de la part des studios d’emprunter la voie du féminisme, ou au contraire, n’est-ce pas là encore une preuve de cynisme de la part d’Hollywood ?

Grand remplacement : et si les femmes dominaient l’écran ?

En tant qu’industrie, Hollywood agit en fonction de l’offre et la demande. Depuis quelques années, des voix majoritairement féminines s’élèvent contre le cinéma américain. Actrices, réalisatrices ou encore critiques pointent du doigt le manque de représentation féminines à l’écran. Un ras-le-bol collectif de ne voir que des hommes héroïques et des femmes souvent sans nom, sans origine et qui existe comme simple faire valoir pour le héros masculin. Ainsi, un nouveau regard cinématographique se forme : la critique prend en compte progressivement les représentations à l’écran. L’art n’est pas moral et la représentation des minorités n’est pas nécessaire, s’écrient les réfractaires. Pointer du doigt les défauts d’une œuvre n’empêche en rien d’en apprécier les qualités. Un constat qui, plutôt qu’une résignation du passé, encourage vers le futur. Le cinéma est politique, et la question des représentations n’est en rien du «  politiquement correct » : il est s’enrichit perpétuellement des problématiques contemporaines.

Représentation féminine ne rime pas avec quantité. Il ne suffit pas de montrer plusieurs femmes à l’écran pour que l’œuvre puisse se vanter d’être un film féminin, voire pire encore, féministe. On peut difficilement juger la représentation à travers des critères objectifs. Il existe bien le test de Bechdel qui cherche à évaluer qualitativement de la bonne représentation à travers plusieurs critères : deux femmes sont-elles identifiables ? Parlent-elles ensembles ? Et si oui, évoquent-elles autre chose que des hommes ? Un test qui a ses limites, mais qui prouve la plupart du temps le misérabilisme des personnages féminins, dont parfois le nom est même jugé dispensable. Ce que veulent les femmes, ce sont des héroïnes – ou anti-héroïnes – qui existent en tant que telles, et qui ne sont pas des caricatures vides et insipides. Des femmes qu’on traiterait comme des personnages de fiction, auxquelles on donnerait tout simplement vie, comme à des personnages masculins. Hollywood ne l’entend que d’une oreille : on veut plus de femmes, écrites comme des hommes. Quoi de mieux alors que de prendre les grands héros du cinéma pour les remplacer par des femmes ? Panique générale.

Reboots : mauvais films, mauvais genre ?

Le reboot apparaît presque comme une solution miracle. Toucher un public féminin, c’est agrandir son audience qui peut rapporter plus, tout en satisfaisant la demande. L’idée en soi est louable : mettre en avant un groupe de femmes, unies et soudées, dans des rôles qu’on donnerait davantage à des hommes et ainsi favoriser l’esprit de sororité. Pourquoi les femmes n’auraient-elles pas elles aussi le droit de rêver de braquer des banques, de capturer des fantômes, voire de sauver le monde ? Pour reprendre les mots de Sandra Bullock dans Ocean’s 8 :

Tu ne le fais pas pour moi. Tu ne le fais pas pour toi. Mais quelque part ,une petite fille de 8 ans rêve de devenir elle aussi une criminelle. Fais le pour elle.

La représentation au cinéma est une nécessité qui ne peut pas être remise en question : on a autant besoin de héros (ou d’antagonistes) hommes, femmes, transgenres ou non binaires, de toutes les nationalités parce qu’elles représentent l’humanité, et non pas une frange spécifique, de celle-ci – finalement toujours la même, qui plus est. Donner vie à de telles héroïnes, c’est laisser entrevoir un nouveau possible pour des fillettes : un rêve de cinéma où elles peuvent s’imaginer autre chose que princesse et amante, pour une fois. En théorie.

En pratique, le résultat n’est pas celui escompté. 2016, Paul Feig annonce son reboot de Ghostbusters exclusivement féminin, avec notamment Melissa McCarthy en tête d’affiche. Le film n’est pas encore sorti que les critiques se font déjà entendre, non pas sur la qualité du film, mais bien sur cette féminisation d’une saga culte. Au final, c’est un échec, tant critique que public. Malgré une idée qui aurait pu être louable (quoique déjà trop cynique), le film est mauvais. D’abord, il ne sait comment aborder son lourd héritage, balançant un peu au hasard des références cultes ici et là, pour combler un «  fan service » auprès de spectateurs qui bouillonnaient déjà de rage avant même que les lumières ne s’éteignent. Le film tombe dans une vulgarité mal venue, et accumule les blagues lourdes à bases de fluides corporels et de sexe, rarement drôles. Insipide, vulgaire, héroïnes pénibles et mal écrites : difficile de défendre quoi que ce soit. Car le plus gros défaut du film est également celui qui aurait pu être une force. Louables eurent été ces héroïnes si leurs auteurs n’avaient pas bâclé leur écriture, pour finalement tomber dans le stéréotype forcée de l’héroïne de la loose mais courageuse malgré tout. A vouloir en faire le cliché de la bonne copine, le film tombe dans l’excès inverse et les rend difficilement supportables. On arrive à un constat commun : c’est affligeant. Voilà qui donnerait presque raison aux détracteurs : avoir des héroïnes, c’est sûrement une mauvaise idée.

2018, Hollywood ne lâche rien. Ocean’s 8, reboot de Ocean’s Eleven, saga culte de Soderbergh, sort sur grand écran avec un casting alléchant : Sandra Bullock, Cate Blanchett, Anne Hathaway ou encore Rihanna. Autant de noms prometteurs et d’actrices qui ont déjà su faire leur preuve. Ocean’s 8 échoue également, mais pour des raisons différentes du reboot de Ghosbusters. Le film, aussi sympathique soit-il, est fade. Vain. Aussitôt oubliable une fois les lumières rallumées. On ne peut pas lui enlever d’être un divertissement moyen, sans qu’on s’ennuie pour autant. Là où le film pose problème, c’est dans sa volonté de «  girl power ». En effet, il multiplie les slogans féministes pour prouver qu’il est suffisamment féminin et féministe. Vouloir inspirer des petites filles à devenir des criminelles, c’est une chose. Encore faut-il savoir lui offrir des modèles solides auxquels s’identifier. Car le principal problème de Ocean’s 8 est de vouloir faire un film 100% féminin et féministe sans savoir écrire des personnages féminins. Chaque personnage de la bande est interchangeable, sans véritable personnalité, sans véritable but. Leur motivation est forcément rattachée à un univers « féminin », motivé par les bijoux et les vêtements de luxe. Hollywood peine déjà à écrire un personnage féminin, alors plusieurs semble être un challenge insurmontable. Il est difficile de donner un avis tranché fondé uniquement sur deux exemples mais il faut bien admettre que ce sont des échecs, et Hollywood ne semble pas vouloir s’arrêter. On en viendrait presque à se demander si ce n’est pas un complot mondial pour prouver que les films avec des héroïnes ne peuvent pas fonctionner. Car ils faut l’admettre : les reboots féminins sont mauvais. Et les premières images du prochain reboot de Terminator, même s’il est encore tôt pour émettre un avis sensé, s’annoncent dans la même continuité. Un film fade qui repose entièrement sur un militantisme de façade, en oubliant de faire du cinéma.

Ghostbusters

Discerner le sexisme de la critique

Avoir des films 100% féminin n’est pas un gage de qualité. Un film est vecteur inconscient ou conscient d’idées ou de problématiques. Il est insensé de nier sa qualité politique : beaucoup de choix au sein d’un film découle d’une idéologie politique. Y compris dans le cinéma mainstream, et ce n’est en rien un problème. En revanche, le reboot féminin en pose un. Son existence même découle d’une vague conviction, dont on peut douter de la sincérité. Faire un film avec des héroïnes féminines pour la posture, ce n’est pas faire du cinéma. C’est vouloir se faire de l’argent sur le dos de combats essentiels. Difficile d’occulter la dimension cynique du projet et de croire naïvement aux bonnes résolutions prises par Hollywood. On peut critiquer Ocean’s 8 et Ghostbusters pour ce qu’ils offrent en terme de cinéma car la proposition reste pauvre. On est bien loin de l’émancipation promise et du pouvoir au féminin, souvent promis, jamais montré.

Le Ghostbusters de Paul Feig a bénéficié d’une mauvaise publicité et a su en profiter. Une suite au film original a longuement été discutée et l’idée d’un Ghostbusters 3 avait été annoncée depuis un moment, et semblait plus ou moins ravir les fans. L’annonce d’un reboot féminin a provoqué quant à lui un immense tollé, et pour preuve : la bande-annonce du film est la vidéo avec le plus de critiques négatives sur Youtube. La promotion du film est désastreuse, et se solde en une véritable guerre virtuelle, opposant d’un côté les féministes et Sony, face aux trolls en tous genres. Il est vendu alors comme un film progressiste, féminin, et féministe. Se pose implicitement d’abord une question : ne pas aimer le film, est-ce une preuve de sexisme ? Ne pas aimer le film parce qu’on le considère cinématographiquement mauvais est tout à fait acceptable, ce peu importe les idées et problématiques abordées. En revanche, ne pas aimer le film parce que ce sont des femmes, c’est être sexiste. Le film a subi un lynchage collectif avant même qu’il ne sorte, en immense partie pour la simple et bonne raison que ce sont des femmes en tête d’affiche. Il n’y a finalement qu’à lire le florilège de critiques pour s’en rendre compte. C’est un film «  politiquement correct », un complot des «  feminazies », l’exemple parfait de la toxicité du féminisme, un film «  anti-hommes dégoûtant ». La liste est infiniment trop longue. Ce ne sont pas des critiques de cinéma, ce sont la preuve éminente d’un sexisme parfaitement assumé et décomplexé. On peut critiquer éternellement l’idée bancale d’un reboot féminin et les défauts du film. Le sexisme n’est et ne sera jamais un argument valable.

La faute à qui, est-on en droit de s’interroger. La réponse est moins binaire qu’on pourrait le penser. La faute d’abord à une industrie qui veut profiter de la «  tendance féministe » et s’auto-proclame progressiste en produisant une œuvre tout juste divertissante, voir médiocre, et qui se veut inattaquable. On peut aimer Ocean’s 8 ou Ghosbusters pour l’esprit de sororité qui s’en dégage, ça n’en fera malheureusement pas un argument solide sur la qualité cinématographique des deux œuvres. On assiste alors à une sorte d’injonction à aimer le film parce que ce sont des femmes, en mettant volontairement des œillères sur des critères artistiques. On peut parfaitement lui trouver des qualités, sans chercher à materniser les avis. S’il y a nécessité absolue d’encourager le contenu de minorités à l’écran, que ce soit pour les femmes, mais également pour les minorités raciales et sexuelles, un mauvais film doit être argumenté et formulé comme tel, sans distinction. C’est une certaine forme d’égalité qui passe dans la critique : encenser vainement pour faire plaisir et encourager relève d’une forme d’hypocrisie. Un film réalisé par une femme peut être mauvais et on peut le dire : ce n’est pas être sexiste que de le reconnaître. C’est être sexiste de dire que c’est de sa faute à elle, parce que c’est une femme. Ainsi, l’écueil de la dissociation de l’œuvre et de l’artiste, souvent à géométrie variable, est évité.

Échec critique  : la faute à qui ?

C’est pourtant une mince partie du problème. L’autre réside dans les critiques eux-mêmes. Car il faut bien l’admettre, et ça ne va clairement pas plaire à tout le monde : la majorité de la critique cinéma est masculine et blanche. 75% des critiques émises sur Rotten Tomatoes₁ sont écrites par des hommes blancs. Ils sont de fait moins touchés par des problématiques féministes, et abordent très peu ou pas du tout ces questions de représentations. On voit encore l’émergence de certains critiques (professionnels ou non) qui fondent une partie de leur argumentaire sur des éléments sexistes : telle actrice est « sexy et pulpeuse », ou au contraire pas assez belle, elle n’est pas assez nue, un film est trop féminin, voir trop féministe. Cette écrasante majorité de critiques masculins a tendance à minimiser les voix des minorités, et continue de banaliser des comportements qui ne devraient sûrement pas l’être. On a pu assister à des cas plus cas plus extrêmes, comme avec le reboot de Ghosbusters : ce qui est féminin, et pire encore féministe, fait peur. C’est devenu un gage de non-qualité, comme si le féminisme était venu empoisonner l’industrie pour faire, le mot est terrible, du politiquement correct.

Au point que ça en devienne une haine sexiste qui mène à des comportements plus graves : combien d’actrices ont été harcelées pour avoir joué un rôle de cinéma ? Combien d’actrices sont insultées pour avoir incarner un personnage de fiction ? Leslie Jones, l’héroïne noie de Ghostbusters a été harcelée sur Twitter et traitée de « singe ». Kelly Marie Tran, l’actrice asiatique de The Last Jedi a également été victime d’un harcèlement ciblé, et sans surprise, d’une haine sexiste et raciste. Le public ne semble pas prêt à accepter une diversité au sein de l’industrie cinématographique, et c’est une honte. La ligne franchie est terrifiante : la prolifération d’actes profondément sexistes, souvent ponctués d’un racisme ignoble, perpétrés par une majorité d’hommes.

Nombreux sont ceux qui rejettent l’idée d’un reboot féminin, à des degrés de violence différents, presque comme des films dont personne ne voudrait vraiment. Les reboots féminins ne devraient pas être juste des tendances. Des « projets très #Metoo », qui «  dénoncent les agissements de Weinstein » : des films qui se revendiquent féministes et dont les critiques font le jeu en les associant à des mouvements et à des contextes qui n’ont aucun lien entre eux. Cela relève encore d’une fainéantise critique : tout ce qui semble féministe n’intéresse guère ou relève de la tendance. Ocean’s 8 n’a rien à voir avec les graves dénonciations du mouvement #Metoo, et n’a en commun que d’avoir une majorité de femmes. Le problème des reboots féminins est dual : on ne sait pas les faire, comme on ne sait pas les recevoir.

Qu’est ce qu’une bonne héroïne ?

Finalement, que veulent les féministes, puisqu’elles ne sont jamais satisfaites ? Modifier l’intégralité des œuvres cinématographiques pour du politiquement correct ? Détruire l’hégémonie masculine pour pouvoir achever d’implanter leur idéologie progressiste, ne faire qu’un cinéma purement politique au détriment de sa qualité ? Que gêne tant l’acceptation de la simple idée d’une industrie un peu plus égalitaire en terme de représentation, tout comme une meilleure égalité des chances dans le milieu ? Loin de l’idée emplie haine de la plupart des critiques masculines qui y voient la mort prochaine du cinéma, celles-ci revendiquent une meilleure visibilité. Plus de femmes réalisatrices et techniciennes. Plus de respect de leurs professions. Pourtant, les voix qui s’élèvent semblent faire très lentement changer les choses.

mad max furiosa

Critiquer une œuvre artistique par le biais d’une analyse féministe n’est pas incompatible avec l’argumentation de ses qualités cinématographiques. On peut admirer une œuvre pour son scénario bien écrit ou son esthétique superbe, tout en étant parfaitement conscient.e du mauvais traitement ou de l’absence d’héroïnes. Pourtant, il semblerait que l’accomplissement d’un reboot féminin d’une franchise culte, c’est contourner le problème sans pourtant s’y intéresser. C’est faire croire à un progressisme de facade. La promesse d’héroïnes bien écrites, comme des femmes et non comme des mauvaises adaptations masculines, n’est pourtant pas une montagne insurmontable à gravir.  Des héroïnes avec des personnalités diverses, des ambitions, des échecs, des forces ou des faiblesses. On ne veut pas d’un film qui fasse semblant, d’un délire métafictionnel qui tombe dans l’autocitation comme l’ont prouvé les reboots : on ne veut pas d’un film qui nous rappelle sans cesse qu’il est féministe. On veut des films qui le montrent.

Un comble lorsque cinéma est tout à fait d’inventer des monstres venus d’ailleurs, de leur attribuer des sentiments, des désirs, et parfois même une vraie personnalité. Les femmes sont pourtant bien réelles et sont encore trop souvent vidées de toute substance. Il en va de même pour toutes les minorités : plus de personnages noir.es, latinos, asiatiques qui ne sont pas de simples clichés, et dont la présence est justifiée pour remplir un cahier des charges. Un tas d’exemples prouvent que c’est possible. On pense à Furiosa de Mad Max Fury Road, véritable guerrière intrépide. On pense à Ripley dans la saga Alien. On pense à Rey dans la nouvelle trilogie Star Wars. La liste n’est pas aussi longue que souhaitée, mais elle prouve bien que le passage de la théorie à la pratique est possible, y compris de la part de scénaristes et réalisateurs masculins. C’est en critiquant que l’on peut faire avancer les choses : montrer que les reboots féminins ne sont pas une si bonne idée, qu’un film possède une vision problématique de ses personnages féminins, c’est mettre le doigt sur un problème, et espérer trouver une véritable solution.

On veut des héroïnes, et ce n’est pas pour faire plaisir uniquement aux minorités. Ce n’est pas pour faire plaisir aux cruelles féministes. Si des fillettes ont su s’inspirer de héros masculin, l’inverse est aussi possible. On veut des héroïnes noires, blanches, asiatiques, trans ou lesbienne, qu’on regarde avec admiration, pas pour ce qu’iels sont, mais parce ce qu’ielles arrivent à transmettre aux spectateur.ices. Des héroïnes, comme des anti-héroïnes, comme des super villaines qu’on peut admirer comme craindre. On ne veut pas de cette flemmardise des reboots féminins. On veut la création d’une vraie mythologie, crédible et qui fait rêver. On ne veut rien imposer, seulement s’imposer aussi dans la création cinématographique. On ne veut pas remplacer les rôles des hommes, on veut seulement exister à leurs côtés. Pas avec des quotas hypocrites, mais avec la même sincérité que pour les hommes. On veut normaliser ce qui devrait l’être et ne plus entendre de scandales sexistes ou racistes dès lors qu’il est question d’un personnage non masculin et non blanc. Mais surtout, on veut du cinéma, aussi beau que lorsqu’il est masculin. C’est pourtant facile, non ?




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