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ZOE

En demi-teinte

Dans un centre de recherche révolutionnaire, deux collègues s’attèlent à mettre au point une technologie destinée à améliorer les relations amoureuses.

Elle.

En parallèle de Newness, Drake Doremus a tourné Zoe, film qu’il estime plus lumineux que ses précédents longs-métrages mais qui pourrait bien (malheureusement) manquer de la profondeur émotionnelle de ceux-ci. Une nouvelle fois, le cinéaste place la technologie en lien étroit avec les relations amoureuses. Alors qu’il pourrait rappeler Her de Spike Jonze, avec qui il partage des thématiques communes (et un titre minimaliste à trois lettres), Zoe soulève des questionnements pertinents alors que la recherche de l’être idéal, celui qui nous complète et nous comprend, et qui anesthésie la solitude, demeure au coeur des préoccupations. Forcément, l’intelligence artificielle paraît vouée à devenir une alternative crédible pour les plus désespérés. Mais un algorithme peut-il calculer parfaitement la compatibilité de deux êtres ? Une formule chimique peut-elle aboutir sur un médicament reproduisant les sensations que l’on éprouve lorsque l’on tombe amoureux ? Un être synthétique peut-il combler nos attentes et aider à notre accomplissement personnel ? Où est la part de réel dans une émotion et des sentiments si tout peut être programmé ? 

Celui qui s’est affirmé comme un fin observateur des fulgurances amoureuses et des tourments sentimentaux dans l’ère moderne s’avère un peu moins inspiré qu’à l’accoutumée. Le problème de Zoe vient certainement du fait qu’il arrive après plusieurs autres oeuvres, plus marquantes, mêlant anticipation et romance, sur petit (Hang the DJ et Be right back pour Black Mirror) et grand écran (Eternal sunshine of the spotless mind, The lobster et Her notamment), qui touchaient du doigt des émotions subtiles et durables. Zoe peine à s’envoler vers les plus hautes cimes et atteindre la profondeur, l’ambivalence et la complexité de ses glorieux prédécesseurs. Les efforts évidents de Ewan McGregor et Lea Seydoux maintiennent parfois l’illusion, mais malgré une envie indéniable de s’enivrer de cette romance interdite, il n’est pas impossible que les effets de la dernière prescription de Drake Doremus s’estompent assez rapidement.

La fiche
Zoe affiche

ZOE
Réalisé par Drake Doremus
Avec Ewan McGregor, Lea Seydoux, Rashida Jones, Theo James
Etats-Unis, Canada – Romance, science-fiction

Sortie (Netflix) : 20 juillet 2018
Durée : 104 min




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