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WAY BACK HOME

Jeong-won et son mari Sang-u forment un couple heureux. Ils sont sur le point d’emménager dans une nouvelle maison. Mais ce bonheur commence à vaciller quand Jeong-won reçoit un appel de la police l’informant que l’homme qui l’a agressée sexuellement il y a dix ans a été retrouvé. Elle n’a jamais parlé de cette agression à Sang-u, et le passé revient comme une ombre sur sa vie paisible d’aujourd’hui.

Critique du film

Parmi les longs-métrages de réalisatrices coréennes sélectionnés au FFCP 2020, un joli drame intime a retenu notre attention : Way back home, le premier long de PARK Sun-joo, après plusieurs expériences dans le court-métrage (1M, BETWEEN YOU AND ME, GRADUATION TRIP et MILD FEVER).

Pour sa première réalisation, remarquée lors du Festival International du Film de Busan, elle signe un mélodrame pudique qui a la finesse de suggérer le traumatisme de son personnage principal sans jamais appuyer sur le pathos. Une jeune mariée, Jeong-won, file le parfait amour avec son époux et s’apprête à emménager dans leur première maison commune. Cette nouvelle étape dans un projet de vie heureux est soudainement contrariée alors qu’elle est contactée par les forces de l’ordre, la renvoyant à un douloureux moment de sa vie d’adolescente.

Pour traiter l’énigme personnelle, Way back home a l’intelligence de privilégier la suggestion et l’implicite, apportant plus de subtilité à l’émotion. Le cheminement personnel de la jeune femme se fait silencieusement, alors que la violence de son parcours familial ainsi que les sentiments de culpabilité, de rejet et d’abandon l’envahissent ou rejaillissent. Les non-dits prennent toute leur importance alors que les regards et le non-verbal finissent de renforcer cette empathie croissante envers Jeong-won, mais aussi son époux – bien impuissant face à la détresse mutique de celle qu’il aime et dont il découvre progressivement le poids du secret qu’elle portait en elle.

Ce portrait de femme qui choisit la retenue plutôt que l’effusion lacrymale vient alors vous cueillir dans son segment final, indéniablement poignant. Une vraie belle découverte des programmateurs du FFCP, qui mériterait indéniablement d’être distribuée dans l’hexagone.


Présenté dans la section Paysages du FFCP 2020




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