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VOL AU-DESSUS D’UN NID DE COUCOU

Pour échapper à la prison, Randall P. McMurphy se fait volontairement interner dans une clinique psychiatrique. Il y découvre injustice et oppression. 

L’antre de la folie

Expatrié d’origine tchécoslovaque, Miloš Forman a su imposer sa patte et son regard uniques au sein du cinéma américain avec à la clé plusieurs grands films intemporels. Lauréat de deux Oscars du meilleur réalisateur et de bon nombre d’autres récompenses durant sa carrière, il s’est notamment illustré avec le formidable film aux 8 Oscars Amadeus, mais aussi avec celui au coeur de ce Jour de Culte : Vol au-dessus d’un nid de coucou, auréolé, lui, de cinq statuettes dorées. Cette adaptation du roman éponyme de Ken Kesey se déroule au cœur d’un hôpital psychiatrique. Dès les premières images, nous sommes emportés dans un drame poignant dont le thème musical, composé par Jack Nitzsche, transpose toutes les émotions à venir. Porté par son casting 4 étoiles composé notamment de Jack Nicholson et Louise Fletcher, le film révèlera les excellents Brad Dourif, Christopher Lloyd et Danny DeVito au grand public.

Un nid de co(u)co(u)

Métaphore politique déguisée en aventure humaniste, cet antre de la folie rappelle le contexte politique du pays d’origine du réalisateur. Avec son cadre oppressant, froid et impersonnel, ce nid de coucou apparaît comme un microcosme totalitaire où les résidents volontaires se soumettent aux figures du pouvoir en place. Ainsi, l’infirmière (parfaitement incarnée par Louise Fletcher) se pose en autorité suprême face à une horde de patients vêtus tout de blanc, séquestrés dans leur état divergeant, résignés à rester et à ne plus résister.

C’est à travers le personnage de Randall Patrick McMurphy (interprété par un Jack Nicholson à son sommet) que se dévoile la vision de Miloš Forman. Il incarne la voix de la résistance face au régime communiste de ce « petit pays ». Il est le personnage central de l’histoire et aussi la touche de couleur salvatrice qui entache l’environnement aseptisé de l’hôpital psychiatrique. De par sa tenue (il n’est jamais tout en blanc) et ses actes, il sera celui qui aidera les internés à s’affranchir des règles en place. « J’ai au moins essayé », clame-t-il au groupe soumis après avoir tenté de desceller le bloc de marbre pour s’enfuir.

Je nous aime

Flemmard, débrouillard et individualiste, le personnage de McMurphy connaît une belle évolution. En parallèle de sa tentative de rébellion, il se prend d’affection pour tous ses occupants, les aidant ainsi à gagner en personnalité et à régler leurs problèmes psychologiques. En cela, il va lui-même se transformer et passer du « je » au « nous ». Cette métamorphose s’opère à travers de nombreux moments émotionnellement forts tels que le match de base-ball ou la petite fête nocturne. Il est l’incarnation du leader charismatique qui veut mener le peuple à la libération, prouvant ainsi la puissance d’un groupe uni face à l’obscurantisme.

Leçon de cinéma et d’humanisme, Vol au-dessus d’un nid de coucou est une plongée dans un monde où les fous et les sains d’esprit se confondent et s’inversent.


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