featured_vers-la-bataille

VERS LA BATAILLE

Vers 1860, Louis, un photographe, réussit à convaincre un général de l’armée française de l’envoyer au Mexique pour prendre des clichés de la guerre coloniale qui y fait rage. Sur place, perdu entre les lignes, toujours à contre-temps, Louis est incapable de trouver les combats et de prendre le moindre cliché. Sa rencontre avec Pinto, un paysan mexicain auquel il va lier son destin, va le conduire à découvrir non la gloire et l’argent, mais un moyen d’affronter les fantômes du passé. 

Critique du film

Pour son premier long-métrage, Aurélien Vernhes-Lermusiaux signe une œuvre singulière sur bien des points. D’abord, par le point de départ historique, conflit peu développé au cinéma et pourtant un chapitre majeur de l’histoire du Mexique. Ensuite, par la passion de Louis : son obsession pour la photographie, dont le matériel de l’époque est clairement inadapté en temps de guerre car trop lourd, trop long à mettre en place, nécessitant trop de lumière. Singulier, enfin, par les deux plus grands atouts du film : la musique et la photographie. Particulièrement réussie, la composition de Stuart A. Staples enveloppe les plans et les paysages d’un voile mystique. Tantôt merveilleuse, tantôt hostile, la photographie par David Chambille de la faune et la flore du film, très colorée, contraste avec les champs de bataille délavés où seule la mort règne. 

Se déroule donc un long chemin de croix pour Louis, qui va être sauvé aussi bien physiquement que mentalement de la mort par Pinto, qui va l’apprendre à survivre. La narration focalisée sur Louis jusqu’au 3/4 du film finit d’ailleurs par basculer sur Pinto, offrant un point de vue inédit du conflit. Là où Vers la Bataille rejoint nombre d’autres fictions, c’est à travers les deuils respectifs de Louis et de Pinto, le rapport à la mort, le manque d’un foyer. Pinto vient d’enterrer sa mère en pleine guerre et Louis cherche à photographier cette guerre, coûte que coûte. Guerre qui le fuit, alors qu’il est précisément venu au Mexique pour faire la paix avec son passé familial douloureux, son fils soldat étant mort dans un autre conflit armé.

Film questionnant et dénonçant également le mépris du colonisateur envers des peuples souverains, Vers la Bataille est une expérience avant tout visuelle et sensorielle, où l’omniprésence de la mort rend humble, qui mérite d’être vue sur grand écran. 

Bande-annonce

26 mai 2021De Aurélien Vernhes-Lermusiaux, avec Malik ZidiLeynar Gomez

 




%d blogueurs aiment cette page :