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UNE AFFAIRE DE DÉTAILS

Retour dans les années 90 au sein de la ville de Los Angeles où l’on suit le retour inattendu du détective Joe Deacon en proie à ses fantômes, face à une affaire des plus singulières : un tueur en série chevronné que personne ne parvient à attraper. Aux côtés de Jim Baxter, détective ultra-pragmatique du LASD et doté d’une sensibilité proche de zéro, il se retrouve bon gré mal gré en charge de pister avec lui le sombre suspect, formant ainsi le duo le plus incompatible qui soit.

Critique du film

Imaginé comme décrivant l’errance d’un shérif (Denzel Washington) se raccrochant tant bien que mal au métier qui, paradoxalement, est en train de l’anéantir sur le plan psychologique, Une affaire de détails n’a pas cette pulsion de suspens propre au thriller, cette volonté de résoudre une enquête. Il s’agit de rendre visuel un cercle vicieux, les conséquences que peuvent avoir une telle activité professionnelle sur un humain, le cheminement pénible de détectives n’allant nulle part. Le principal suspect, interprété par Jared Leto, vraisemblablement grimé en pâle copie du personnage sombrement célèbre de Charles Manson, compte sur deux-trois vindicatifs regards caméra et sa coiffure de leader de groupe de metal pour impressionner le spectateur, et ne semble pas avoir de direction non plus.

Quant à Rami Malek, détaché de son personnage au possible et semblant se questionner sur les prochaines coupures repas, il présente toujours ce caractère qui charmait dans la série Mr Robot (2015),  intriguant et mystérieux, mais qui paraît tout à coup franchement énervant et ennuyeux. Comme si cela ne suffisait pas, et en dépit d’un travail de l’image satisfaisant quoique parasité par des coupes de plans mal placées, le film donne une sensation d’être d’ores et déjà passé de mode, un peu comme un vieux Nokia. Tout n’est que référence grotesque à ce qui a été fait dans le genre, en mieux. Tentant d’échapper à un ultime bâillement relié à un casting essentiellement masculin, on note tout de même que le réalisateur a opéré une modification côté personnages, et ainsi le médecin légiste est changé en femme (Charlene « Michael » Hyatt). Point barre.

Le film se montre d’une noirceur exacerbée dissimulant en réalité un scénario houleux et prévisible, qui questionne sur l’absence d’intéressés à l’époque de sa création, ayant poussé John Lee Hancock (The highwaymen, Le fondateur) à finalement mettre en scène son propre script aujourd’hui. 


Disponible en vidéo et VOD le 5 mai 2021


 




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