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UN HÉROS

Rahim est en prison à cause d’une dette qu’il n’a pas pu rembourser. Lors d’une permission de deux jours, il tente de convaincre son créancier de retirer sa plainte contre le versement d’une partie de la somme. Mais les choses ne se passent pas comme prévues…

Critique du film

Habitué des sélections cannoises, l’iranien Asghar Farhadi revient sur la Croisette avant son nouveau long-métrage, Un héros, récit d’un homme emprisonné suite à une insolvabilité pour un crédit qu’il n’a pu rembourser après une faillite. Ce dernier s’efforce de trouver un moyen de ne pas retourner en prison durant ses quarante-huit heures de permission. Sa compagne, qui trouve un sac rempli de pièces d’or à un arrêt de bus, lui offre une opportunité qu’il envisage un temps comme moyen de négocier le remboursement de sa dette conséquente. Mais cette option ne pouvant se concrétiser, il décide alors de faire circuler une annonce pour restituer le sac bien garni à sa propriétaire – qui se manifestera rapidement mais ne donnera guère d’indications sur son identité. Apprenant son geste noble, la direction de l’établissement pénitentiaire décide de médiatiser son acte pour valoriser le comportement des prisonniers. Un élan de solidarité nait alors, lui permettant un temps d’espérer d’éponger une partie de sa dette et d’obtenir un peu de clémence de la part de celui qui a porté plainte contre lui…

Un homme d’honneur

Remarquablement écrit – c’est du grand art à ce niveau -, Un héros soigne sa subtilité et son sens du détail de façon chirurgicale pour bâtir un solide drame aux allures de thriller psychologique où les questions de vérité, d’honneur, de morale et de justice sont savamment soulevées. Son protagoniste principal, habilement façonné, dévoile toute sa complexité et ses nuances derrière un visage qui s’efforce de rester souriant. Jusqu’où un homme, enfermé pour un problème de trésorerie, peut-il supporter de devoir montrer patte blanche pour un acte de noblesse qu’il n’a pas forcément souhaité ébruiter ?

Avec le soin qu’on connait à Farhadi dans la mise en scène, Un héros est une très solide proposition dramatique qui ne dévoile pas tous ses mystères, même à l’issue de la projection. Sur un postulat minimaliste, il parvient à tenir la durée sur deux heures, déjouant les attentes du spectateur pour maintenir le suspens jusqu’à son épilogue, fataliste. Une tragédie minutieuse, à la mécanique implacable, consacré du Grand Prix au festival de Cannes 2021.

Bande-annonce

15 décembre 2021 – De Asghar Farhadi, avec Amir JadidiMohsen TanabandehFereshteh Sadre Orafaee


Cannes 2021Compétition (Grand Prix)




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