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TU MÉRITES UN AMOUR

La fiche

Réalisé par Hafsia Herzi – Avec Hafsia Herzi, Djanis Bouzyani, Jérémie Laheurte
France Drame – Sortie : 11 septembre 2019 – Durée : 102 mn

Synopsis : Suite à l’infidélité de Rémi, Lila qui l’aimait plus que tout vit difficilement la rupture. Un jour, il lui annonce qu’il part seul en Bolivie pour se retrouver face à lui-même et essayer de comprendre ses erreurs. Là-bas, il lui laisse entendre que leur histoire n’est pas finie… Entre discussions, réconforts et encouragement à la folie amoureuse, Lila s’égare…

La critique du film

Actrice fétiche d’Abdellatif Kéchiche, notamment dans La graine et le mulet (2007), Hafsia Herzi se lance dans la réalisation de long-métrage, comme Sara Forestier avant elle. L’anecdote veut que ce premier film fut tourné pendant la pause d’un autre projet pas encore achevé, qui devrait suivre dans quelques mois.

Tu mérites un amour tient son nom d’un poème de la grande Frida Kahlo, artiste peintre mexicaine du début du XXème siècle. L’histoire commence avec Lila, interprétée par la réalisatrice, au moment où elle vient de se séparer de l’homme de sa vie. Elle vit affreusement mal cette situation, entre les tromperies et les mensonges de son ex-fiancé. Toute une première partie oppose les deux anciens amants, entre déchirements et réconciliations passionnées, jusqu’au départ du jeune homme en Bolivie pour trois semaines. Le récit prend alors son envol, ce laps de temps étant comme une sorte de dérive pour Lila qui va vivre de nombreuses expériences pour surmonter ses journées et son chagrin.

Car Tu mérites un amour est avant tout le récit d’une femme malheureuse, dépressive, qui semble ne pas trouver l’histoire (et le couple) qu’elle recherche ardemment. Commence une succession de rencontres, expérimentations, chacune représentant un baume contre sa douleur trop intense. Elle se fait séduire tour à tour par des hommes, un couple libertins de passage sur Paris, se laisse toucher, manipuler, sans jamais vraiment dire non, mais sans qu’on lui laisse vraiment déclarer son consentement. Tout semble montrer qu’elle est trop faible pour se refuser à eux, s’enfuyant à chaque fois tout de suite après, ne les revoyant pas. En fin de compte, le seul qui demeure dans sa vie est ce garçon de café qui lui demande s’il peut la prendre en photo pour son concours d’entrée en école d’art. Pas de passion charnelle entre eux, des mots échangés, des regards et de la bienveillance.

Mais Hafsia Herzi n’a pas conçu son film comme un drame insurmontable et uniquement porté sur le drame et la douleur. Il est aussi très drôle, avec des moments de dialogues d’une grande qualité, symbolisés par le personnage d’Ali, joué par Djanis Bouzyani, le meilleur ami de Lila. Véritable machine à vannes, hilarant et solaire, il offre des changements de tonalité salutaires au film qui ne s’enlise jamais grâce à sa gouaille inimitable. La réalisatrice réussit brillamment ces longues scènes de discussions entre amis, avec une mise en place bien calibrée, les plans sont bien préparés, chaque personnage remplissant son rôle, enrichissant d’autant l’histoire.

Film fait par hasard, monté à toute vitesse, arrivé à la Semaine de la critique au culot, c’est une très bonne surprise qui émeut autant qu’il fait rire, combinaison magique qui est la marque des plus grands.



Bande-annonce du film

Le film est présenté à la Semaine de la Critique au Festival de Cannes 2019

 




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