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TRUE NORTH

Après que son père ait disparu et que le reste de sa famille ait été envoyé dans un camp pour prisonniers politiques, tristement célèbre, en Corée du Nord, un jeune garçon va devoir apprendre à survivre dans des conditions difficiles, trouver un sens à sa périlleuse existence, et peut-être même s’échapper.

Critique du film

République populaire et démocratique de Corée. Aujourd’hui. Ou hier, on ne sait plus trop. Quelle importance. Camps pour « les prisonniers politiques ». Pourquoi sommes ici déjà ? On ne sait plus trop. La lumière s’étiole sur les crêtes montagneuses en des formes à peine humaines. Il vient la nuit où le peu d’humanité laisse place aux monstres. Humiliation, traite minière des enfants, viol, torture, exécution publique. Et l’impuissance (le déni ?) d’un monde. C’est l’expérience difficile de True North qui nous emmène au pays de l’abjecte injustice, pour se remémorer que plus de 120 000 personnes grandissent, vieillissent dans des camps sur décision arbitraire d’un régime totalitaire. 

Un beau portrait qui rappelle avec une teinte d’espoir que la corruption des âmes a ses limites. Au milieu d’un chaos qui se murmure à peine s’élève le bruissement d’un appel, d’une Corée qui n’a pas toujours été une République démocratique. Le pays et les personnes qui l’habitent  sont plus que ce qu’ils donnent à voir au monde et que son histoire mériterait de revenir vers la lumière.

On peut reprocher au long métrage de Han Shimizu de tendre vers une trop grande américanisation de son récit et d’avoir usé d’une animation un peu approximative où les polygones sont légion. Néanmoins, le message porté par True North se montre efficace et sans concession sur un régime qui n’a fait que trop perdurer dans son hypocrisie, jusqu’à nier l’existence des êtres qui composent ce récit. Mais jusqu’à quand ?


Présenté en Compétition Contrechamp au Festival international du film d’animation d’Annecy




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