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THE FISHER KING

Arrogant, irrévérencieux, le célèbre animateur radio Jack Lucas triomphe sur les ondes et rien ne pourrait stopper son ascension. Rien… excepté ce conseil malavisé à un auditeur instable qui commet une tuerie après son passage à l’antenne. Trois ans plus tard, la star déchue continue de dévaler la pente. Lors d’une nuit d’errance, Jack, imbibé d’alcool, s’apprête à faire le grand saut sous le pont de Manhattan lorsque des voyous l’attaquent. Tel un preux chevalier surgit alors Parry, un clochard qui le sauve de leurs griffes… et de la noyade. Quelque peu illuminé et persuadé d’avoir trouvé l’Élu, Parry demande à Jack de l’aider dans l’aventure de sa vie : la quête du Graal…

Critique du film

Réalisé trois ans après Les Aventures du Baron de Münchhausen, The Fisher king s’ouvre sur une scène caustique et violente d’un animateur de radio, arrogant et cynique – Jeff Bridges – qui malmène verbalement ses auditeurs. Quitte à provoquer un drame qui le plonge ensuite dans une spirale de culpabilité et de déchéance. L’ancienne vedette, qui connaissait réussite financière et célébrité, se trouve réduit à travailler – ou à faire semblant – dans un modeste vidéo club dirigé par sa compagne – Mercedes Ruehl qui remporta l’Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle pour ce film. Sa rencontre avec un doux dingue, Parry, personnage excentrique sans abri qui lui sauve la vie, lui permettra peut-être de retrouver sa dignité. 

Le script de The Fisher king, écrit par Richard LaGravenese et plusieurs fois remanié, avait un temps atterri chez Disney, mais le sujet semblait trop sombre pour ce studio. Initialement proposé à James Cameron qui déclina l’offre pour tourner Terminator 2, le projet fut proposé à Terry Gilliam. Ce dernier, dont ce serait le premier film de commande, demanda à consulter le script original de Richard LaGravenese, car certains aspects lui apparaissaient trop fades ou décalés par rapport au sujet. 

Chevalier rouge

The Fisher king traite d’une manière profondément originale, en entremêlant la réalité et l’imaginaire d’un homme traumatisé par une tragédie intime, du travail de deuil, du rêve et de la résilience et propose une sorte de conte de fées moderne, avec à la fois la noirceur et les symboles que cela implique. Le personnage de Parry, qui offre à Robin Williams une prestation d’acteur à la fois survoltée et sensible, est un être romantique et héroïque, en proie à des visions qui le terrorisent. Quel est donc ce chevalier rouge qu’il aperçoit dans les rues de New York et qui semble le menacer ?

Une grande partie de l’enjeu du film tourne autour de la possibilité qu’auront ou pas les deux personnages de retrouver ou non le goût de la vie, de se débarrasser de leurs démons personnels : la culpabilité, le passé et ses traumatismes. Le film oscille entre drôlerie et gravité, réalisme et onirisme et repose sur un scénario solide et une troupe d’acteurs impeccables – il faut citer également Amanda Plummer, tour à tour insupportable et adorable et l’incroyable Michael Jeter. Quant au scénario de Richard LaGravenese, Terry Gilliam reconnaît à quel point ce film, qui constitue un grand souvenir pour lui et pour Robin Williams, lui doit beaucoup. 

Film profondément original, décalé et fantaisiste, The Fisher King ressort le 20 octobre dans cette superbe édition Combo Blu-Ray, DVD et livret qui lui rend parfaitement justice.   


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L’édition vidéo que propose Wild Side offre, outre une restauration impeccable, un livret avec des nombreuses photos, un texte de Frédéric Albert Lévy et de très belles citations de Terry Gilliam, des passages du storyboard et des infos précieuses sur le film et sa genèse. Les suppléments contenus sur les disques sont nombreux et intéressants, parmi lesquels on notera une très belle rencontre à distance de Terry Gilliam et d’Albert Dupontel – datant du 17 mai 2021 et totalement inédite –  ce dernier posant de nombreuses questions pertinentes au réalisateur britannique et une interview de Robin Williams de 2006.

 

 




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