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SWEAT

Sylwia est belle, sportive, énergique. Elle est la coach sportive du moment. Avec 600 000 abonnés, elle est influenceuse et courtisée par les marques. Mais derrière le succès virtuel, la solitude, bien réelle, ne se partage avec personne…

Critique du film

Tons roses et couleurs flashy plus séance de fitness énergique et coach sur-vitaminée. Sweat débute comme ce qui pourrait être le pire cauchemar du cinéphile sédentaire. Sylwia Zaja, influenceuse sportive, irradie d’énergie et de positivité ; Sweat se fait pourtant portrait névrosé.

D’une dynamique caméra à l’épaule – qui mimique l’iPhone à la main – à la quasi-caméra de surveillance dans ses instants les plus sombres, Magnus von Horn raconte par le visuel un basculement dans l’intime. Les couleurs de la séquence introductive disparaissent bien vite. Si dans l’appartement de Sylwia tout paraît neuf, vegan et bien rangé, dans ses pensées, rien n’est en ordre.

Sweat donne très tôt les clefs de compréhension de l’univers de l’influence : une action n’existe pas si on ne la partage pas. Chaque post a une valeur comptable, un sourire vaut de l’argent. Parce que 600 000 abonnés peuvent le voir. À l’inverse, lorsque Sylwia craque et se met à pleurer pendant un live, son manager l’informe que ses marques « partenaires » ne sont pas satisfaites d’être associées à des larmes.

Sweat

Portrait de la jeune fit en feu

Sylwia pourrait se charger de se présenter seule, en face cam. De nous montrer sa vérité ; comme elle le fait avec ses followers. Sauf qu’on la taxe d’être insincère lorsqu’elle tente de partager son mal-être sur ses réseaux. Elle doit vendre du rêve. Dans la séquence introductive, une femme lui lance « Sylwia, tu as sauvé ma vie ! » Mais l’influenceuse, elle, n’a personne sur qui s’appuyer.

Interprétée avec finesse par Magdalena Kolesnik, le personnage de Sylwia est de tous les plans, passe par toutes les émotions. Sylwia lutte – verbe de circonstance – contre un stalker. Lutte aussi contre sa famille, sa mère en particulier. D’ailleurs, si la jeune femme tente de jouer la carte de l’honnêteté avec ses followers, sa mère ne lui en donne même pas la possibilité « in real life« . Progressivement, Sylwia devient de plus en plus humaine. Magnus von Horn avance prudemment, dresse le portrait intime d’une figure qui pourrait être détestable. Si l’on ne découvrait pas que son trait de caractère principal reste une immense fragilité.

Bande-annonce

15 juin 2022 – De Magnus von Horn, avec Magdalena Kolesnik, Aleksandra Konieczna et Zbigniew Zamachowski




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