featured_Suspiria-Tilda-Swinton

SUSPIRIA

Susie Bannion, jeune danseuse américaine, débarque à Berlin dans l’espoir d’intégrer la célèbre compagnie de danse Helena Markos. Madame Blanc, sa chorégraphe, impressionnée par son talent, promeut Susie danseuse étoile. Tandis que les répétitions du ballet final s’intensifient, les deux femmes deviennent de plus en plus proches. C’est alors que Susie commence à faire de terrifiantes découvertes sur la compagnie et celles qui la dirigent…

Trois raisons de laisser sa chance au Suspiria de Guadagnino.

C’est l’un des films les plus attendus de l’année. Attendu au tournant, surtout. Depuis l’annonce de sa mise en chantier le remake de Suspiria par Luca Guadagnino a suscité au mieux l’incompréhension, au pire la défiance la plus absolue. Parce qu’il ne faut pas s’attendre à « refaire » dans l’indifférence générale le chef d’oeuvre de Dario Argento sorti en 1977… Mais, force est de constater que le réalisateur de Call Me By Your Name a réussi à remodeler le matériau original sans lui porter atteinte ni lui manquer de respect. S’il n’est pas exempts de certaines longueurs, il se distingue surtout par son audace et mérite le détour. Voici trois bonnes raisons d’aller le voir en salle.

Parce que c’est une relecture

Que les fans de Dario Argento se rassurent : le remake n’égratigne en rien le Suspiria original. Luca Guadagnino ne fait pas un copier-coller du chef d’oeuvre mais, à partir d’un point de départ similaire, il multiplie les variations pour explorer d’autres pistes scénaristiques et emmener le tout ailleurs. Et cela au sens propre (l’histoire ne se situe plus à Fribourg mais à Berlin), comme au figuré, en réécrivant le parcours et le destin de l’héroïne Susie Bannion. Résultat : le film de 2018 dure une heure de plus que l’original. Le Suspiria de Dario Argento avait l’allure d’une mauvais rêve, complètement déconnecté de la réalité dès lors qu’étaient poussées les portes de l’école de danse. Luca Guadagnino replace l’intrigue dans un contexte historique – l’Allemagne divisée des années 1970 au moment où sévit le groupe terroriste Fraction armée rouge – pour mieux ensuite faire basculer le tout dans le surnaturel.

Parce que Dakota Johnson et Tilda Swinton

En Susie Bannion, Dakota Johnson a sans doute trouvé ce qui restera l’un des rôles les plus marquants de sa jeune carrière. Clairement, par rapport à Cinquante nuances de Grey, c’est deux salles, deux ambiances. Tilda Swinton, elle, ajoute de nouvelles incarnations stupéfiantes à son CV. Incarnations au pluriel puisqu’elle joue pas moins de trois rôles dans ce film, dont un que l’on n’évoquera pas ici pour garder la surprise. Elle apparaît donc en Madame Blanc avec sa silhouette à la Pina Bausch, mais aussi, méconnaissable, sous les traits du docteur Josef Klemperer, autre personnage principal du film – qui n’était pas présent dans le film original.

Parce que c’est une expérience

Celles et ceux qui ont vu Amore, A Bigger Splash ou encore Call Me By Your Name savent que Luca Guadagnino ne fait pas dans le minimalisme côté mise en scène. Suspiria n’échappe pas à la règle avec une esthétique très marquée. Grisâtre et verdâtre au départ, elle vire au rouge profond dans son climax. Une séquence ahurissante, virant sans crier gare au « body horror », surpassant par son audace toute proposition horrifique tentée de mémoire récente au cinéma. En une même année, le réalisateur italien aura été capable d’inspirer autant de répulsion en une scène de Suspiria qu’il en offrait en émotion dans une autre de CMBYN. Ne serait-ce que pour cette expérience de spectateur ou de spectatrice son Suspiria mérite d’être vu.

La fiche
Suspiria remake affiche

SUSPIRIA
Réalisé par Luca Guadagnino
Avec Dakota Johnson, Tilda Swinton, Mia Goth…
Etats-Unis, Italie – Epouvante, horreur

Sortie : 14 novembre 2018
Durée : 152 min




%d blogueurs aiment cette page :