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SUCKER PUNCH

Enfermée contre son gré, Babydoll a toujours envie de se battre pour reconquérir sa liberté. Combative, elle pousse quatre autres jeunes filles – la timorée Sweet Pea, Rocket la grande gueule, Blondie la futée, et la loyale Amber – à s’unir pour échapper à leurs redoutables ravisseurs, Blue et Madame Gorski – avant que le mystérieux High Roller ne vienne s’emparer de Babydoll.

Critique du film

Dans la galaxie Snyder, Sucker Punch a toujours (et restera) un éternel ovni. Incompris, sorti dans un certain anonymat courant 2011. Et pourtant, quand on se repenche sur le cas, il est fort à parier que pour tout fan du cinéma de Snyder, ce film est un cas d’école, une prouesse technique et visuelle comme rarement le cinéaste nous aura offert. Il s’agira d’ailleurs d’un projet qui, comme un bon vin, aura mérité une belle « seconde vie », acquérant un stade de semi-culte pour beaucoup.

Plus de dix ans après sa sortie, Sucker Punch n’a rien perdu de sa superbe. Esthétiquement, d’abord, il marque de sa teneur vidéoludique (qui peut en choquer plus d’uns), entre fonds verts de qualité et paysages dignes modelés entre Call of Duty et Sekiro. Mais finalement, le cœur du film ne se trouve pas dans ses artifices visuels, loin de là. C’est dans un établissement, bâti des mains de l’homme, que se déroule la majeur partie du film : un asile psychiatrique. De ses murs, moites et verdasses, de ses sols mal lavés et de ses habitants détraqués… Le film de Zack Snyder ressemble à un Vol au-dessus du nid de coucou sous acide, où se croisent un panel de personnages qui ne manquent pas de mythes.

Féminisme 2.0 ?

Babydoll, Rocket, Sweat Pea, Blondie, Amber, le docteur Gorski… Sucker Punch est un film avant tout porté par un casting féminin de taille. Ensemble, elles vont devoir trouver un moyen de s’échapper de cet asile, confrontées au terrible Blue Jones (Oscar Isaac, méconnaissable), aidées, en quelque sorte, par un grand Sage (Scott Glenn) qui les mènera dans leurs retranchement psychiques les plus… combatifs.

Sucker punch

Oui, Sucker Punch est perché : il déploie la lutte pour la liberté dans un gloubi-boulga d’effets spéciaux et de combats qui déroutent, d’abord, puis fascinent. Au-delà de ce parti pris, Snyder a longtemps été accusé de vouloir uniquement montrer ses héroïnes se battre en petites tenues, de fétichiser leurs actions par le biais d’un ensemble de clichés dédiés à la communauté geek.

Or, avec le recul, le film n’est jamais provocateur, ni désobligeant. Bien au contraire. On ne partira pas dans les innombrables théories et explications de la trame du film (on préfère vous laisser le plaisir de la découverte et du débat), mais on se doit de rappeler la mise en abîme, assez formidable, mise en place tout au long du métrage. Données en spectacle par Jones, qui les force à se pavaner devant des hommes dégoulinants, Babydoll et ses comparses sont tout autant prisonnières de ces murs que du patriarcat. Snyder a eu la bonne idée de mettre le spectateur à la place de l’antagoniste. On assiste à un spectacle, les actrices font le show. Ce n’est pas pour rien si Sucker Punch s’ouvre sur une ouverture de rideau.

Ainsi, aussi détesté qu’adulé, Sucker Punch demeure une œuvre à part, certainement la plus personnelle de son auteur. On saluera également les performances remarquables d’Emily Browning, Jena Malone, la trop rare Carla Gugina ou encore Abbie Cornish. Et puis, mince, il y a Vanessa Hudgens, donc niveau exclusivité, on est en plein dedans. Doté d’un sens du rythme inégalité (les clips shows et la bande-son totalement débridée y sont pour quelque chose) et d’une mise en scène léchée typique du réalisateur, Sucker Punch est un must-see si vous souhaitez découvrir les prémices de celui qui aura sublimé l’adaptation de comics (Watchmen) et qui se sera, plus tard, cassé la figure, écrasé par les contraintes (Justice League). Un juste milieu à ne pas manquer.




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