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SOUL

 

Critique du film

En 2015, Pete Docter explorait le cerveau humain et les émotions dans Vice versa, avec Soul il s’attaque à un nouveau concept abstrait, celui de l’âme. Le film nous emmène ainsi dans le monde du « Grand Avant », là où les âmes acquièrent leur personnalité, leur caractère et leur « étincelle » avant de faire le grand saut dans la vie.

Au début du film, on craint un goût de redite avec Vice versa, avec cette volonté de représenter ce qui ne peut normalement l’être. Heureusement, Soul entreprend rapidement de quitter cet univers pour revenir dans le réel et redonner à l’âme une évocation plus abstraite, plus émotionnelle, soulignant de ce fait que celle-ci ne peut prétendre à une conception standardisée. Et c’est là que le film devient plus intéressant, dans sa façon de démonter petit à petit l’idée selon laquelle toute voie serait tracée, que chacun devrait trouver la passion qui l’anime. Est-on obligé d’accéder à nos rêves pour vivre heureux ?

Pour délivrer ce message qui semble ouvrir la porte du bonheur, Soul entreprend de raconter l’histoire de Joe Gardner, un professeur de musique qui rêve de devenir musicien de jazz. Le jour où il semble enfin atteindre le but de sa vie, un accident l’envoie aux portes de la mort. Son âme arrive cependant à s’échapper pour rejoindre le « Grand Avant », où les âmes novices se préparent avant de trouver un corps. Il rencontre alors 22, une âme qui n’a jamais voulu prendre corps, mais qui va aider Joe à retrouver le sien. Le scénario de Soul fonctionne, offre son lot d’humour, de poésie, de magie et d’émotion, mais n’est peut-être pas le plus original livré par le studio. Ses atouts majeurs restent avant tout le message qu’il véhicule et le capital sympathie de son duo.

Soul film Pixar

Soul s’affirme certainement un des films du studio les plus aboutis et les plus ambitieux sur la forme. Visuellement, il est époustouflant, que ce soit dans les lignes épurées du monde des âmes (entre couleurs pastelles enfantines, emprunts à Picasso et noir absolu qui touche à l’infini) ou dans la reconstitution aussi réaliste que rêvée de New York. L’autre force du film est sans conteste sa bande originale, qui répond elle aussi à deux univers : celui de Jon Batiste pour les compositions de jazz et celui du tandem Trent Reznor et Atticus Ross (oscarisés pour The Social Network) pour la partition originale qui nous renvoie plus au monde des âmes. Deux styles très différents mais qui arrivent à parfaitement coexister et interagir au sein du film.

L’absence de distribution en salle de Soul est regrettable, compte tenu de son ambition visuelle et sonore ; par contre, il est indéniable que le film, de part sa déclaration d’amour à la vie, sera le divertissement parfait à regarder en famille le 25 décembre prochain.

Bande-annonce

25 décembre 2020




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