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SIMETIERRE

La fiche
Simetierre affiche

Réalisé par Kevin Kölsch & Dennis Widmyer Avec Jason Clarke, Amy Seimetz, John Lithgow… 
Etats-Unis  Horreur-épouvante – Sortie : 10 avril 2019 – Durée : 101 min

Synopsis : Le docteur Louis Creed, sa femme Rachel et leurs deux jeunes enfants quittent Boston pour s’installer dans une région rurale du Maine. Près de sa maison, le docteur découvre un mystérieux cimetière caché au fond des bois. Peu après, une tragédie s’abat sur lui. Creed sollicite alors l’aide d’un étrange voisin, Jud Crandall. Sans le savoir, il vient de déclencher une série d’événements tragiques qui vont donner naissance à de redoutables forces maléfiques.
 

La critique du film

Attention : quelques éléments de l’intrigue sont révélés.

Considéré comme l’un des romans les plus sombres du maître de l’horreur Stephen King, Simetierre retrouve le grand écran  pour une nouvelle adaptation signée par le duo Dennis Widmeyer et Kevin Kölsch. Vingt ans se sont écoulés depuis la première adaptation de Mary Lambert, qui malgré ses imperfections, avait su convaincre les fans par son attachement à l’œuvre originelle. Après le succès fulgurant de Ça, Simetierre 2019 promettait une nouvelle lecture de l’histoire, combinant ainsi film grand public et thématiques plus sombres.

Simetierre 2019 va indéniablement souffrir de la comparaison avec celle de 1989, et sans doute pour de mauvaises raisons. Qui dit adaptation, dit aussi parfois, trahison. Si la version de Mary Lambert parvenait à rester fidèle au roman, occultant tout de même certains éléments phares comme le Wendigo, ce nouveau film emprunte quant à lui des chemins radicalement différents. Plutôt que de s’aventurer à reproduire à l’exactitude la trame narrative de l’œuvre d’origine, le film ose faire des choix scénaristiques diamétralement opposés au matériau de base, ce qui ne manquera pas de faire polémique auprès des amateurs de l’œuvre. L’acte final crucial est ici totalement revisité, et on pourra difficilement lui reprocher d’essayer de proposer quelque chose de nouveau, à l’heure où le cinéma grand public n’est qu’une copie d’une copie.

Parfois il y a pire que la mort : l’ennui

Néanmoins, les choix effectués par Simetierre font aussi sa faiblesse. En choisissant de modifier profondément le nœud principal de son scénario, et en épargnant Gage de la mort, le film perd toute sa dimension macabre. Le véritable problème de cette version tient dans son incapacité à cerner le véritable cauchemar du matériau de base, qui explore, à travers un fatalisme désespéré, la terreur de la mort ainsi que le tabou de la mort infantile.

Ici, Simetierre préserve ses spectateur.ice.s du trouble et offre à la place un divertissement ennuyeux. Le film tombe dès ses premières minutes dans le sursaut facile et flemmard, où la terreur est remplacée par l’expectative, appuyée par des effets gores à outrance. On s’agace vite de ce petit jeu de train fantôme prévisible qui masque l’absence d’une quelconque terreur. Pire encore, le film balance toutes ses références, comme la sœur de Rachel et le Wendingo, dès le début du film pour remplir son cahier des charges quitte à les faire jaillir comme un cheveu dans la soupe. Le film sombre dans son dernier acte dans un énième film de zombie grotesque et sans originalité qui provoque davantage le rire que la peur. On lui reconnaîtra toute de même de jolies images dans la forêt enveloppée de brume, ainsi que celle, presque mensongère, des enfants inquiétants qui paradent dans la nuit.

Simetierre n’est finalement qu’une version aseptisée du matériau d’origine, sans doute destinée à un public plus jeune. Pas grand chose à voir si ce n’est un divertissement calibré et facilement oubliable.



La bande-annonce




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