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SI J’ÉTAIS UN ESPION

Un docteur s’attire des problèmes à cause de l’un de ses patients. En effet, cet homme dépressif semble recherché par une bande de mafieux. Ceux-ci menacent alors le médecin de s’en prendre à sa fille s’il ne les aide pas… Il va alors tout faire pour sortir de cette situation très dangereuse pour lui et sa famille.

Critique du film

Si j’étais un espion est le premier film de fiction réalisé en 1967 par Bertrand Blier, qui avait tourné en 1963 un excellent document sur la jeunesse de l’époque : Hitler, connais pas ! Et un court-métrage, La Grimace, en 1966. On trouve ici Bernard Blier, le père du réalisateur, dans le premier rôle, celui d‘un médecin parisien pris dans une situation étrange, déstabilisante. Comparé aux opus suivants de Bertrand Blier, on a ici affaire à un film atypique. Cet aspect original, décalé, l’est au regard de la filmographie du réalisateur, mais pas seulement. Il l’est également dans le paysage cinématographique de l’époque pas forcément familiarisé avec ce type d’intrigue où le quotidien semble basculer, comme la vie du personnage principal, pris dans une intrigue kafkaïenne. 

Cette originalité, ce côté novateur, voire audacieux ont contribué à son accueil critique élogieux mais ont peut-être été aussi les déclencheurs d’un échec commercial cinglant qui ne permit à Bertrand Blier de ne réaliser son film suivant, Les Valseuses, qu’en 1974. Dans un registre très différent et qui allait susciter un  certain scandale et contenir des éléments récurrents chez ce metteur en scène dont un  goût certain pour la provocation et la controverse.

si j'étais un espion

Dans Si j’étais un espion, un médecin voit son quotidien déraper, se sent menacé. Qui gravite autour de lui ? Des espions, une organisation secrète, des criminels ? Et pour quelle raison ? L’homme a peur pour lui, mais aussi pour sa famille. Cette angoisse diffuse, cette ambiance paranoïaque sont parfaitement rendues par des points de vue, des cadrages, des ellipses ou des éléments hors-champ. Et soulignées par la musique de Serge Gainsbourg qui ajoute à l’étrangeté de l’ensemble.

En homme traqué, inquiet, mais qui ne se laisse pas forcément intimider, Bernard Blier faisait montre de tout son talent avec sobriété et une bonne dose d’ambivalence. Autour de lui, on compte Suzanne Flon, Bruno Crémer, Claude Piéplu et Jacques Rispal, dans des rôles inquiétants, énigmatiques. Cette voisine, ce patient sont-ils ceux qu’ils prétendent être ou dissimulent-ils une autre identité ? 

Si j’étais un espion sera disponible en combo Blu-Ray / DVD le 20 juillet, édité par Pathé, ce qui permettra on l’espère de mieux faire connaître ce film un peu méconnu, belle réussite au carrefour de l’espionnage et de la comédie noire. Sont inclus avec dans le combo deux suppléments qui permettront de réévaluer ce long-métrage : un entretien avec Bertrand Blier par Vincent Roussel et une archive de 1967 présentant le réalisateur et son père, comédien évoquer leur collaboration. 

20 juillet 2022 (DVD/BR) – De Bertrand Blier, avec Bernard BlierBruno CremerSuzanne Flon


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