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SHANG-CHI

Shang-Chi va devoir affronter un passé qu’il pensait avoir laissé derrière lui lorsqu’il est pris dans la toile de la mystérieuse organisation des dix anneaux.

Critique du film

Marvel prend le parti de proposer à ses spectateurs un film original plutôt qu’une suite ou un prequel. Shang-Chi est une « origin story » sympathique, avec du caractère, qui peine toutefois à trouver son identité, tiraillée entre la représentation d’une mythologie asiatique et la nécessité de plaire au marché américain. 

Le scénario, sans être original, n’est pas indigent. Shang-Chi jongle entre deux univers et une « légende » avec une certaine limpidité, que tous les films du Marvel Cinematic Universe (MCU) ne pourraient revendiquer. Avec des personnages sympathiques, évidemment archétypaux. Shaun (Simu Liu) et son amie Katy (Awkwafina) sont jeunes et inconséquents, voituriers à San Francisco parce que le job leur permet de conduire des placements de produit BMW des voitures de sport. Comme si le film vous mettait au défi de ne pas penser à Peter Parker et à Ned, son sidekick rigolo.

Impossible pourtant pour les acolytes de maintenir ce statu quo de milléniaux cools. Shaun, dont le véritable prénom est en fait Shang-Chi [d’où le titre du film, se dit alors l’audience, abasourdie] est rappelé à ses obligations. Le Mandarin, immortel porteur des dix anneaux et accessoirement son père, le recherche. Principal point d’intérêt du film au demeurant, le Mandarin est incarné par un Tony Leung (In the mood for love) impliqué et appliqué. Leung rejoint naturellement le panthéon des « Marvel villains » interprétés par de grands acteurs… qui éclipsent sans effort le personnage principal, aux côtés de Cate Blanchett, Michael Keaton, Kurt Russell et Tom Hiddleston. 

Attaqué alors qu’il est dans un bus par les porte-flingues de son père, Shang-Chi doit démontrer ses aptitudes en arts martiaux dans un premier combat relativement bien mis en scène. Il s’agit ensuite de démêler les nœuds d’une histoire familiale qui, en effet, méritait bien un long-métrage. Katy et Shang-Chi rencontrent Xialing, la sœur de ce dernier. Elle lui reproche son départ vers les États-Unis pour la forme, avant qu’ils ne s’unissent contre leur père. Dernier élément de la réunion de famille : leur tante, qui se révèle être la cheffe d’un village dans l’univers dont ils sont originaires. Le Mandarin, aveuglé par le deuil de son épouse, a-t-il seulement une chance ? 

Le personnage de Shang-Chi devient cela dit moins intéressant dès qu’il se voit confier les pleins pouvoirs des CGI : il abandonne l’esprit wuxia des premiers affrontements, sans doute trop terre-à-terre, pas assez grandiose. Et le film se termine sans surprise sur un combat contre un monstre numérique géant qui s’éternise, sans aucun intérêt visuel ou narratif. 

La qualité première de Shang-Chi reste en fait d’exister presque par et pour lui-même. Si l’on exclue une référence appuyée à l’Incroyable Hulk (mais si, le film de 2008, le mouton noir du MCU…), parce que « pourquoi pas », et un retour impromptu de Ben Kingsley, pour quelques blagues peu inspirées et une sorte de commentaire sur son personnage de faux Mandarin, peu apprécié dans Iron Man 3, avant que le scénario ne s’en débarrasse promptement.

Détaché du MCU, Shang-Chi tient la route avec sa propre mythologie jusqu’au générique. Pour raccrocher les wagons, les petites mains de Marvel Studios savent y faire : il suffit d’une scène post-générique, formule testée et approuvée dans le premier Iron Man… Il y a maintenant treize ans. Les fans apprécieront – et applaudiront -, les autres auront déjà quitté la salle. 

Bande-annonce

1er septembre 2021 – De Destin Daniel Cretton, avec Simu LiuAwkwafinaTony Leung Chiu Wai




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