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SEUL DANS LA NUIT

Une série de crimes affecte l’entourage d’un chanteur célèbre. Chaque fois que l’un d’eux est perpétré, la voix de l’artiste se fait entendre fredonnant sa chanson favorite. Les soupçons déterminent une poursuite dans un Paris nocturne qui aboutit à un théâtre désaffecté où l’assassin a attiré sa dernière victime…

Critique du film

Tourné en 1945 par Christian Stengel, cinéaste assez méconnu, voire un peu oublié du grand public à notre époque, Seul dans la nuit appartient au genre de la comédie policière à énigme. Bernard Blier y interprète Robert Pascal, un jeune inspecteur de police dont c’est la première enquête pour meurtre. Il s’agit d’un personnage de policier amoureux, et en apparence maladroit et inexpérimenté, mais qui a sûrement plus d’un tour dans son sac. 

Très attiré par Thérèse Planquine – Sophie Desmarets, dans un de ses premiers rôles, quelques années après avoir débuté avec Henri Decoin – qui n’est autre que la fille du patron de la Police Judiciaire, le jeune inspecteur n’ose pas forcément être trop direct. Leurs rapports s’avèrent gentiment conflictuels, ce qui contribue au plaisir qu’on prend à voir ce film au charme peut-être un peu suranné. Car si l’intrigue policière de départ retient l’attention au début du film, on finit presque par s’en détourner pour s’attacher aux personnages, aux situations et à l’humour bien présent. Et la présence de quelques numéros musicaux signés Francis Lopez renforce le côté nostalgique qu’on prend à voir ce film. 

Bernard Blier, qui avait alors déjà tourné dans une trentaine de films, apparaît svelte, romantique et dans un registre plus léger que dans la plupart de ses rôles des années 1930 oui 1940. À la limite du jeune premier. À cette époque, l’acteur jouait beaucoup au théâtre et tournait dans de nombreux films mais généralement dans des seconds rôles. 

seul dans la nuit

On notera au générique que l’adaptation et les dialogues sont signé Marc-Gilbert Sauvajon, resté célèbre également pour ses pièces de théâtre, notamment Treize à table. Ici, les dialogues, les traits d’humour constituent l’un des points forts du film. L’intrigue policière, à base de meurtres, de chantage, de témoin étrange et mystérieusement présent dans les parages à chaque meurtre fonctionne de façon un peu inégale. La comparaison avec d’autres fleurons de la comédie policière française, comme L’Assassin habite au 21 d’Henri-Georges Clouzot, filmé trois ans plus tôt, dessert un peu Seul dans la nuit qui paraîtra plus « léger » en termes de scénario, mais aussi de mise en scène. Même si plusieurs questions viennent tarauder le spectateur : qui est cet homme solitaire qui se trouve presque toujours dans les environs des crimes ? Est-ce véritablement un simple témoin ou cherche-t-il à masquer ses forfaits ? Et le chanteur Marny – Jacques Pills – , cherche-t-on à lui nuire, ou est-il lui-même coupable ?  Et il faut reconnaître que l’ambiance de ce Paris nocturne s’avère plutôt bien rendue.  

Reste le plaisir de découvrir un film peu connu, ayant eu une faible diffusion en vidéo auparavant. Il faut souligner qu’à sa sortie, Seul dans la nuit ne comptabilisa pas moins de 2 800 000 spectateurs, reçut un très bon accueil critique et s’affirma comme le quinzième plus grand succès cinématographique français de l’année. Raison de plus pour découvrir ou redécouvrir Christian Stengel et ce film, restauré par Pathé en 2021. 


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Disponible en combo Blu-Ray et DVD depuis le 23 novembre 2021, Seul dans la nuit est édité par Pathé et bénéficie d’une superbe restauration tant de l’image que du son. Le film s’accompagne d’un supplément intéressant : La bonhomie façon Blier, entretiens autour du film (Durée 45’02 ‘’).



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