Sème le vent

SEME LE VENT

Nica, 21 ans, abandonne ses études d’agronomie et rentre chez elle dans les Pouilles, après trois années d’absence. Elle découvre un père endetté, une région polluée et sinistrée, des oliviers dévastés par un parasite. Nica engage toutes ses forces pour sauver ces arbres centenaires.

Critique du film

Drame familial sur fond de désastre écologique, Sème le vent est une jolie chronique, un peu trop lisse pour retenir pleinement l’attention.

Bien décidée à rapiécer une histoire familiale abruptement déchirée, Nica rentre au pays après trois ans d’absence. Elle trouve une situation très difficile. Un père désabusé, prêt à se séparer d’une oliveraie malade et stérile. Une mère déprimée de voir son rêve de boutique sans cesse repoussé. Il y a des films, comme celui-ci, qu’on aimerait davantage s’il ne se contentait pas de tracer des pistes sans vraiment les emprunter : un lien entre Nica et sa grand-mère esquissé en pointillés, l’industrialisation galopante de la région suggéré en arrière-plan, une histoire sentimentale à peine évoquée.

Le film développe sans originalité le thème du conflit générationnel. Forte de ses études d’agronomie, Nica voudrait prendre le temps de trouver une parade aux poux qui infectent les oliviers. Financièrement aux abois, le père n’a plus le temps ni l’énergie de se battre. Il attend le permis de destruction et l’indemnisation promise.

Entêtée, Nica cherche l’insecte antagoniste qui agirait comme prédateur au parasite. C’est dans ce thème que le film est à son meilleur. En osmose avec son personnage, Danilo Caputo filme la nature comme un mystère à percer. De très jolis plans nocturnes surviennent quand Nica attire les insectes sur un drap blanc fortement éclairé afin de les identifier. Le film, cheminant sur les traces d’une mystique païenne pourrait revendiquer une parenté avec le cinéma d’Alice Rohrwacher mais Caputo n’atteint jamais la force d’évocation de sa compatriote.

Trop maladroit pour faire vivre à l’écran tous ses fils narratifs, souffrant d’une interprétation trop terne, Sème le vent laisse, malgré quelques étincelles, un goût d’inachevé.

Bande-annonce

17 février 2021 -De Danilo Caputo, avec Yile Yara Vianello, Feliciana Sibilano et Caterina Valente.


Présenté au festival des Arcs 2020. Disponible sur le site du festival pour 4€ la séance virtuelle




%d blogueurs aiment cette page :