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ROCKETMAN

La fiche

Réalisé par Dexter Fletcher Avec Taron Egerton, Jamie Bell, Richard Madden…
Grande-Bretagne Biopic, musical – Sortie : 29 mai 2019 – Durée : 121 mn

Synopsis : Rocketman retrace la métamorphose de Reginald Dwight, un jeune pianiste prodige timide, en une superstar mondiale. Il est aujourd’hui connu sous le nom d’Elton John. Son histoire inspirante – sur fond des plus belles chansons de la star – nous fait vivre l’incroyable succès d’un enfant d’une petite ville de province devenu icône de la pop culture mondiale. …

La critique du film

Surfant sur la vague des biopics musicaux, après le tant décrié Bohemian Rhapsody, Dexter Fletcher s’attaque à un autre mythe de la musique avec Rocketman : Elton John. Présenté en Hors-Compétition au 72ème Festival de Cannes, il promettait de mettre le feu à la Croisette, en présence d’Elton John lui-même, et de son double fictionnel incarné par Taron Edgerton (la star de Kingsman).

La présence d’Elton John à Cannes pouvait laisser présager un Bohemian Rhaposdy bis, à savoir un biopic lisse qui chercherait à emprisonner son mythe dans une cage dorée. Que l’on se rassure immédiatement : Rocketman évite le piège et offre un portrait doux-amer de la célébrité. Dès son introduction, le ton est posé : Elton John affublé d’immenses ailes rouge traverse une couloir lumineux. Les loges d’une salle de concert ? Le film nous prend immédiatement le genre à contre pied  : Elton John s’installe dans un groupe de parole, dans un centre de désintoxication.

A star is born

De l’enfant prodige à la star multi-millionaire, Rocketman raconte avant tout la descente aux enfers d’Elton John, entre sexe, drogue et alcool. Peu importe si le film est fidèle à la vie de l’artiste ; il s’en dégage une étonnante sincérité. Peu à peu, l’artiste se met à nu, presque littéralement : sous les paillettes se cache une solitude profonde. Perdu entre un père absent et une mère froide, le jeune Reginald va traîner toute sa vie les blessures de son enfance. Adulé par la planète entière, l’artiste cache en lui l’angoisse de l’abandon, renforcée par sa relation tumultueuse avec son manager. La musique illustre alors les joies et peines du chanteur, dans de spectaculaires scènes de comédies musicales, comme pour mettre à distance la gravité de la situation.

Alors que Bohemian Rhapsody, sous le contrôle des autres membres de Queen, évinçait la question de l’homosexualité, Rocketman ne fait heureusement pas la même erreur. On se réjouit de voir enfin un film grand public offrir une vraie scène de sexe gay, poétique et passionnelle. L’homosexualité existe alors comme un sujet clé du film, traité avec une bienveillance sincère, qui laisse apparaître en filigrane le question de l’affirmation de soi, dans un milieu aussi discriminant que celui de la musique.

Loin d’être un vrai feel-good movie, Rocketman est pourtant porteur d’une énergie communicative, emmenée par un Taron Edgerton en pleine forme. L’occasion aussi peut-être pour Elton John de faire, dans une touchante scène d’adieu, la paix avec ses démons intérieurs. Une surprise rafraîchissante, dont on ressort revigoré.



La bande-annonce du film

Hors compétition au festival de Cannes 2019 // Au cinéma le 29 mai




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