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PSYCHOKINESIS

Moyen

Un homme ordinaire se découvre des superpouvoirs qu’il va utiliser pour défendre sa fille hyperactive et son entourage. Mais il va aussi s’attirer des ennuis…

Psychanesthésie.

On connaît le goût qu’a le cinéma coréen pour le mélange des genres. Voilà des années que des cinéastes tels que Boog Joon-ho (The Host, Okja), Kim Jee-woon (A Bittersweet Life) ou Na Hong-jin (The Strangers) en sont les dignes représentants (Hong Sang-soo étant bien sûr hors catégorie).

Yeon Sang-ho avait intégré cette fine équipe en 2016, avec le remarqué Dernier train pour Busan, qui mêlait le film de zombie à la comédie, avec aussi des bouts de mélo et de dénonciation politico-sociale à l’intérieur. Deux ans plus tard, le voilà de retour sous l’égide de Netflix pour ce Psychokinesis, qui propose peu ou prou la même chose – sauf que le film de super-héros remplace le film de zombie.

La recette reste donc la même, pour un résultat là encore en demi-teinte tant le cinéaste a beaucoup de mal à faire coexister tous ces éléments. On a l’impression de passer d’une séquence d’action peu excitante, à une séquence comique peu drôle, avant une séquence de dénonciation politico-sociale un peu molle suivie d’une scène larmoyante pas émouvante. Tout semble mécanique et sans véritable personnalité, à l’image de ces séquences d’action où l’on était en droit de s’attendre à un peu plus d’inventivité, et qui ne proposent rien de plus excitant que des corps envoyés en l’air et qui tombent par terre.

Dans ses effets, et dans l’utilisation des super-pouvoirs du héros, on a surtout l’impression de voir du sous-Matrix avec jaquette marron et pantalon de toile en lieu et place de la combi SM en cuir chère à Néo. Au-delà de l’incongruité de la chose (qui peut faire sourire au début), le film n’a pas grand-chose à proposer. Il n’y a qu’au détour d’une séquence plutôt drôle dans une gendarmerie, qu’une certaine folie comique semble gagner le film. Mais comme souvent dans le cinéma coréen, les moments les plus crispants sont finalement ceux supposés nous émouvoir. Lorsqu’il s’agit de faire dans le mélo, la subtilité est souvent aux fraises : c’est encore le cas ici où il faut de surcroît subir une musique d’une ringardise à s’en faire saigner les oreilles. Conseil d’un ami ORL : coupez le son lors de l’épilogue.

Psychokinesis a donc tout du film moyen, ni très enthousiasmant ni spécialement honteux, juste dans un entre-deux qui laisse indifférent. Et c’est peut-être la pire des catégories, puisque c’est celle des films que l’on oublie trois minutes après avoir éteint son application Netflix.

La fiche
psychokinesis affiche

PSYCHOKINESIS
Réalisé par Sang-Ho Yeon
Avec Ryu Seung-Ryong, Eun-Kyung Shim, Jung-min Park…
Corée du Sud – Fantastique

Sortie (Netflix) : 25 avril 2018
Durée : 101 min




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