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PRÉSIDENTS

Nicolas, un ancien Président de la République, supporte mal l’arrêt de sa vie politique. Les circonstances lui permettent d’espérer un retour sur le devant de la scène. Mais il lui faut un allié. Nicolas va donc partir en Corrèze, pour convaincre François, un autre ancien Président (qui, lui, coule une retraite heureuse à la campagne) de faire équipe avec lui. François se pique au jeu, tandis que Nicolas découvre que le bonheur n’est peut-être pas là où il croyait… Et leurs compagnes respectives, elles, vont bientôt se mettre de la partie.

Critique du film

À moins d’un an de l’élection présidentielle, que tant d’éditorialistes annoncent programmée vers un nouveau duel Macron / Le Pen dont personne ne semble pourtant vouloir, et quelques jours après des élections régionales ayant entériné la lassitude criante de la population envers une classe politique désespérante, Présidents d’Anne Fontaine arrive comme une farce qui se veut légère tout en invitant à un réveil citoyen.

Pour incarner les deux anciens Présidents que furent Nicolas Sarkozy « le nerveux » et François Hollande « le mou normal », la prolifique réalisatrice a choisi Jean Dujardin et Grégory Gadebois, à qui elle semble avoir demandé de ne pas trop forcer le trait. L’enjeu : toucher à une certaine vérité tout en permettant le décalage et la drôlerie. Écrit pendant le premier confinement, puis tourné à l’automne 2020 durant le second, le long-métrage a manifestement été rapidement lancé en production pour arriver dans les salles en ce début d’été.

Comme un Flamby

Malheureusement, cela se ressent à l’écriture tant Présidents manque de mordant. À trop vouloir jouer la carte « sympathique », le film perd toute épaisseur corrosive et laisse ses deux interprètes en roue libre, à singer gentiment les tics et les traits de personnalité de leurs illustres protagonistes. Où est le petit soupçon d’insolence ? Où se trouve la fantaisie ? Quel est l’intérêt d’une telle entreprise si ce n’est se divertir elle-même entre deux projets en cours ?

Car, après le déjà paresseux Police, Anne Fontaine ne propose rien de mieux qu’une récréation consensuelle qui s’évertue à ne froisser personne, un objet cinématographique mou qui tente de dissimuler son absence de saveur derrière une nappe sucrée. Un non-choix fâcheux qui montre qu’elle a oublié l’essentiel : en cinéma comme en politique, pour marquer les esprits, il faut viser juste et fort.

Bande-annonce

30 juin 2021 – De Anne Fontaine, avec Jean DujardinGrégory GadeboisDoria Tillier




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