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PREMIUM RUSH

Wilee est sans doute le plus doué et le plus rapide des coursiers à vélo de New York. Son quotidien consiste à traverser la ville en tous sens en évitant les taxis qui foncent, les voitures, et huit millions de piétons… Pourtant, lorsqu’il prend en charge un mystérieux pli, le danger va être d’un autre genre. Certains sont prêts à tout pour s’emparer de ce qu’il transporte. Ce qui avait commencé comme une course express ordinaire va vite se transformer en un contre-la-montre mortel à travers les rues de Manhattan…

Répondons immédiatement à une interrogation de façon catégorique : OUI. Oui, le film est aussi mauvais qu’il en a l’air. Oui, l’affiche laisse bien présager de la daube qu’on nous vend. Oui, c’est une série B paresseuse et faussement moderne/dynamique. Oui, c’est de l’argent jeté par les fenêtres et une foutue perte de temps pour vous comme pour eux. Tout y passe : intrigue à la con, répliques coolos et insolentes, rivalité amoureuse, intégrations textuelles ringardes, effets d’animation parrainé par Tom-Tom Go, pirouettes et dérapages sur deux-roues au milieu des taxis jaunes, gros méchant flic ripoux qui en fait des tonnes, clichés raciaux… On continue ou vous voyez le topo ? Le seul mystère reste l’absence de Nicolas Cage, qui n’en rate d’habitude pas une. 

Le scénario de Premium Rush est l’exemple même du pitch griffonné sur une serviette en papier lors d’un dîner de producteurs. Imaginez deux pontes d’Hollywood avec leur cigare en train de s’extasier sur Joseph Gordon-Levitt qu’ils ne connaissent que depuis deux ans par l’intermédiaire de Chris Nolan : « Pas mal le gamin ! Tu l’as vu faire des pirouettes dans Inception ? Et quand il jouait ce jeune flic orphelin dans le dernier Batman ? Il a une présence, faut en faire quelque chose et profiter de sa notoriété pour en faire le nouveau chouchou d’Hollywood, le Colin Farell des années 2010. Il respire le mec bien dans ses baskets, c’est pas le type superficiel tu vois, ça va plaire autant aux bobos qu’aux djeuns. Il est cool JGL. En plus t’as vu, il a trois initiales, ça le fait trop. Tout le monde va trouver ça SWAG« . Ses paroles auraient pu être lâchées par un tocard du genre Joel Schumacher qui – en cherchant en renouveler le miracle Phone Game – aurait crû bon de l’appeler pour jouer dans sa daube. Et le Joseph, devenu plein aux as grâce aux deux Nolan, convaincu d’accepter pour payer ses impôts et faire plaisir à son agent. Non, je ne dédouane pas l’acteur. Il est lui aussi responsable de ses choix de carrière. Certains en font d’excellents (Carey Mulligan en tête), d’autres sombrent dans la facilité et l’opulence après s’être pourtant distingué dans de beaux petits films (Mysterious Skin, Brick, (500) jours ensemble). Espérons que Looper remontera le niveau d’une carrière qui s’est envolée soudainement mais qui pourrait tourner aussi rapidement au vinaigre…

DAVID KOEPP | USA | 91 MIN | 5 SEPTEMBRE 2012 | JOSEPH GORDON LEVITT, MICHAEL SHANNON



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Shin
11 années il y a

Un bon divertissement honnête, qui ne révolutionnera certes pas le genre, mais qui reste plutôt bien troussé. Et Michael Shannon est toujours excellent dans les rôles de barjot ! 🙂

Amelie
11 années il y a

Ah tiens, il a pourtant eu de bonnes critiques aux US ! Je me suis dit que ça ne valait pas le coup d’aller le voir au cinéma, mais il m’intéressait…

trackback
10 années il y a

[…] aussi insupportable que lorsqu’il essaie de faire le bad-guy (rappelez-vous le désastreux Premium Rush). Les seconds rôles (gentils ou méchants) ne sont pas bien plus convaincants et n’apportent […]

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