PREMIÈRES VACANCES
La fiche
Réalisé par Patrick Cassir – Avec Jonathan Cohen, Camille Chamoux…
France – Comédie, romance – Sortie : 2 janvier 2019 – Durée : 102 min
Synopsis : Marion et Ben, trentenaires, font connaissance sur Tinder. C’est à peu près tout ce qu’ils ont en commun ; mais les contraires s’attirent, et ils décident au petit matin de leur rencontre de partir ensemble en vacances malgré l’avis de leur entourage. Ils partiront finalement… en Bulgarie, à mi-chemin de leurs destinations rêvées : Beyrouth pour Marion, Biarritz pour Ben. Sans programme précis et, comme ils vont vite le découvrir, avec des conceptions très différentes de ce que doivent être des vacances de rêve…
La critique du film
Jonathan Cohen, aussi connu par certains sous le pseudonyme de Serge le mytho, est un homme rigolo, capable de tirer vers le haut de nombreuses scènes anodines ou de sublimer un humour régressif franchement limite. Dans Premières vacances, son abattage donne de l’épaisseur à une comédie romantique qui en manque cruellement.
Gentil beauf diplômé d’une école de commerce et fier de l’être, il fait la paire avec Marion, bobo trentenaire qui se rêve artiste roots en quête de découvertes exotiques. Alors, quand il s’agit de partir en Bulgarie, chez l’habitant (dont le logis ressemble à s’y méprendre à un camp de Roms), Marion est ravie. Ben, lui, regrette les chambres d’hôtel et le sable fin.
Yaourt brassé
Le « brassage des cultures » compose le coeur de cette comédie routarde où de bons petits français explorent les contrées reculées de Bulgarie, accentué par le décalage concernant leurs aspirations touristiques de Ben et Marion. Pendant un temps, et malgré de bien gros clichés (à la limite de l’offense), Premières vacances fonctionne à peu près, surtout parce que Jonathan Cohen fait le job. Cohen est rigolo, disions nous.
Le problème est que Chamoux pas du tout. Auto-affublée de répliques telles que « le caca c’est la vie », elle s’échine à rendre crédible un personnage assez sommairement écrit. Et lorsque le récit bascule plus clairement vers la romcom, il devient difficile alors de s’attacher à un couple, composé de deux personnages foncièrement peu attachants dont une trentenaire crispante qui conçoit sa vie comme une tragi-comédie digne d’être illustrée comme une BD et voyage comme elle irait au zoo. La pire épreuve ne serait-elle pas de supporter ses questionnements existentiels assez superficiels ?
Après trois quarts d’heure plutôt efficaces, Premières vacances finit par pédaler dans le vide à grands coups de vannes de diarrhée, de partouze et de gags téléphonés. Et la confrontation « Bobos en vadrouille » / « exotiques autochtones » finit par virer au malaise en même temps que le couple fraîchement formé bat de l’aile. Et si vous pensiez que Camille Cottin, Jeremie Elkaïm et Vincent Dedienne donneraient un peu de saveur à ce yaourt bientôt périmé, notez qu’ils font pratiquement de la figuration.
