BIS AN DIE GRENZE

POLICE

Virginie, Erik et Aristide, trois flics parisiens, se voient obligés d’accepter une mission inhabituelle : reconduire un étranger à la frontière. Sur le chemin de l’aéroport, Virginie comprend que leur prisonnier risque la mort s’il rentre dans son pays. Face à cet insoutenable cas de conscience, elle cherche à convaincre ses collègues de le laisser s’échapper.

Critique du film

Avec un tel casting et un tel sujet, on attendait beaucoup de Police, le nouveau film d’Anne Fontaine. Loin d’être inintéressant, celui-ci peut toutefois laisser un sentiment d’inachevé, même s’il comporte de très belles scènes intimistes et peut s’enorgueillir d’une interprétation de haute volée, notamment la composition de Virginie Efira, absolument magnifique, émouvante et constamment crédible dans ce film – comme dans ses précédentes prestations. À ses côtés, Omar Sy et Grégory Gadebois livrent également de très belles compositions.

La première partie, qui nous présente les personnages, leur quotidien au sein de la police, les situations délicates ou dangereuses auxquelles ils sont confrontés, est certainement la plus réussie. La seconde, elle, nous laisse sur notre faim. Là où le film frustre un peu, c’est qu’il se montre un peu avare sur le développement des personnages, sur leurs motivations et leurs fêlures secrètes. La décision que prend Virginie peut paraître un peu hâtive, précipitée. Payman Maadi, qu’on avait vu dans Une séparation d’Asghar Farhadi, porte un rôle qu’il aurait été peut-être difficile d’étoffer sans modifier l’histoire ou lui ôter de sa crédibilité. 

La grande force de Police, en dehors d’une interprétation remarquable, vient du regard bienveillant mais nuancé d’Anne Fontaine. Jamais elle ne juge ses personnages. Même Erik, qui pourrait paraître moins humain, n’est jamais condamné. La cinéaste semble même avoir une certaine tendresse pour lui, notamment vers la fin. La complexité de ce flic bourru se fait sentir progressivement et apporte véracité et richesse psychologiques au film.

Pour son interprétation, son refus d’une simplification bien pensante et la superbe photographie d’Yves Angelo, le film mérite d’être découvert dès la rentrée dans les salles. 

Bande-annonce

2 septembre 2020 – De Anne Fontaine, avec Virginie Efira, Omar Sy, Grégory Gadebois




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